« Si on avait eu accès au Codex de Léonard de Vinci plus tôt, le Titanic n’aurait sans doute jamais coulé ! »

Pour Jean-Christophe Hubert, le commissaire de l’exposition « Leonardo Da Vinci, les inventions d’un génie », nous sommes loin de tout connaître du célèbre italien. La preuve, Léonard de Vinci avait dessiné 500 ans auparavant les plans d’un bateau à double coque, qui sont devenus de rigueur à la suite du naufrage du célèbre paquebot. Cette double coque est l’une des soixante maquettes à découvrir tout au long de cette belle exposition déclinée sur trois étages.

Léonard de Vinci, un inventeur de machines de guerre

Nous connaissons le peintre, le philosophe, le sculpteur, l’ingénieur, mais l’accent est surtout mis ici sur l’inventeur. « Léonard de Vinci n’a pas inventé tout ce qu’on lui attribue. Il a surtout beaucoup observé, amélioré et anticipé les besoins d’une époque ». Et les besoins concernaient surtout la guerre dans une Italie divisée entre de nombreux duchés qui se livraient bataille. Au cœur de l’exposition, nous pouvons ainsi découvrir la maquette d’un char unique en son genre. « Si Léonard de Vinci a inventé ce char avec des canons sur tous les axes, difficile d’imaginer qu’il puisse être utilisé par des hommes qui ne pourraient pas être plus de trois maximum si l’on décidait de transposer la maquette à taille réelle », indique le commissaire de l’exposition.

Entrer dans l’intimité de Léonard de Vinci

« On possède de Léonard de Vinci 6 000 pages manuscrites rassemblées dans une vingtaine de codex », se réjouit Jean-Christophe Hubert. Ces manuscrits représentent une manne inouïe d’informations sur le travail intellectuel et artistique du célèbre toscan, mais ils livrent aussi de précieuses données sur le quotidien de l’artiste. « Nous savons comment il s’habillait, ce qu’il mangeait, comment il vivait. Ce sont des petits détails qui nous rendent plus proche cet homme hors norme ». Un petit clin d’œil aux repas du génie est élégamment proposé au premier étage du château. Une manière aussi de rappeler que Léonard de Vinci est également l’auteur de recettes de cuisine. Il préconisait déjà, à son époque, la consommation de légumes et prévenait des risques d’une trop grande consommation de viande.

Le château de Kerouzéré, un écrin idéal

C’est un château que Léonard aurait pu voir. Daté du XVe siècle, « le château de Kerouzéré est témoin de l’architecture et des changements que Léonard constate aussi de son vivant », précise Jean-Christophe Hubert qui connaît bien la région. L’historien de l’art a beau habiter la Belgique, ses parents habitent la commune voisine de Cléder. « J’y viens dès que je peux, et quand j’ai entendu dire que le propriétaire du château était une jeune personne dynamique, j’ai su que cette exposition y aurait toute sa place ! »

Le château de Kerouzéré, à Sibiril, qui accueille du 28 juin au 30 novembre l’exposition « Leonardo Da Vinci, les inventions d’un génie »Le château de Kerouzéré, à Sibiril, qui accueille du 28 juin au 30 novembre l’exposition « Leonardo Da Vinci, les inventions d’un génie » (Photo Le Télégramme/Monique Kéromnès)De Vinci aux quatre coins du monde

L’exposition itinérante a déjà été présentée à Barcelone, à Turin, aux Pays-Bas et en Turquie. Après son étape à Sibiril, elle poursuivra sa route en Belgique puis au Kazakhstan. « Il s’agit de la plus grande exposition itinérante sur Léonard de Vinci », assure Jean-Christophe Hubert, qui devrait parallèlement mettre un point final dans les prochains jours à son roman historique dédié… à Léonard de Vinci.

À savoir

L’entrée est de 14 € en tarif plein et de 12 € en tarif réduit. L’entrée donne accès au parc, à la visite du château et à l’exposition. Le château est ouvert tous les jours en juillet et en août (sauf le 16 août) de 10 h 30 à 18 h 30.