Comme un symbole, ce gouvernail d’orientation planté au cœur du niveau supérieur de la monumentale gare de Rennes, que quinze millions de voyageurs ont fréquentée en 2023. En un coup d’œil, orientable, il décrit tous les atouts de cette plateforme que le palmarès du Télégramme a placée en tête de la trentaine de gares et haltes scrutées, en Bretagne. L’évaluation est sans appel, ou presque : trois critères notés 5 sur 5, deux autres atteignent 4.

Au-delà du gouvernail, il suffit d’observer les déplacements des passagers des trains et des visiteurs en gare de Rennes pour comprendre combien l’aménagement n’a pas pris une ride depuis sa livraison en 2019, après un investissement de 130 millions d’euros. Les uns, en provenance des quais, filent vers les deux lignes de métro au niveau inférieur, les cinq lignes de bus, dont deux à haut niveau de service, en bordure de parvis. D’autres se dirigent vers la gare routière, à deux pas du parvis nord.

Une reconstruction de près de 130 millions d’euros

D’aucuns prennent la direction des grands parkings vélo sécurisés au sud et au nord où ils récupèrent des vélos à louer en libre-service des deux côtés de la gare. D’autres encore grimpent dans un taxi à portée de main quand certains font le choix de rejoindre, au sud, un parking de 1 000 places de voitures. On y trouve de l’autopartage. Sans oublier ces piétons, majoritaires, qui choisissent de s’orienter, par différentes voies, d’un côté ou de l’autre de la gare en connexion directe avec la ville, grâce à une passerelle. Sa reconstruction a coûté près de 130 millions d’euros et symbolise le renouveau du quartier. Autour, un vaste projet de transformation urbaine, baptisé EuroRennes, mêlant quartier d’affaires, habitat et commerces, est en cours.

.. (Angeline Desdevises)

Évidemment, les flux réciproques se confirment du même tonneau sur les rampes, escalators, ascenseurs ou escaliers qui desservent les trois niveaux, des multiples entrées aux quais. Ces déplacements se croisent, se gonflent et se tendent jusqu’à la saturation aux heures de pointe, s’entrecroisent avec ces milliers de personnes qui, selon les jours, viennent y fréquenter des commerces et services en gare ou la traversent pour se rendre d’un quartier à l’autre. Tout cela se déroule dans un environnement à l’acoustique étudiée, qui absorbe les sons et bruits de la gare.

Un nouveau quai à l’étude

Bref, l’équipement coche toutes les cases d’un pôle d’échanges multimodal efficace. Reste à savoir s’il restera en mesure d’absorber, dans de bonnes conditions, la forte montée en charge du trafic ferroviaire qui s’annonce d’ici à 2040.

La Région promet de doubler l’offre de TER à cet horizon, pour bâtir un véritable RER breton. Mais cela nécessitera, entre autres, de lourds investissements en gare de Rennes pour augmenter le nombre de trains pouvant partir simultanément. La création d’un nouveau quai est notamment à l’étude.