Ce samedi, 18h30. Sur la promenade des Anglais, une petite foule se presse au niveau du 267. Là, il y a un an, dans la nuit du 24 au 25 juin, un sapeur-pompier de 41 ans, de retour de service, circulait le long de la mer au guidon de son scooter quand le conducteur d’une voiture, un homme de 19 ans sous protoxyde d’azote, l’a heurté à très vive allure. Jérémie Boulon a été projeté à plusieurs dizaines de mètres. Il ne survivra pas.


Frantz Bouton.

Un an plus tard, ses proches lui ont rendu hommage en organisant une marche blanche pour réclamer une « prise de conscience pour plus de justice ». À leurs côtés, des copains, des pompiers, des supporters du Gym, jeunes et moins jeunes, des habitants de la Madeleine le quartier de Jérémie, des élus, des Azuréens, tous touchés par cette terrible tragédie. « Jérémie, c’était un mec en or. Un soldat du feu, un super footballeur aussi et il aimait croquer la vie à pleines dents et rire. Il nous manque terriblement, confie un de ses amis. Quelle injustice, j’ai de la rage… »

Un hommage qui sonne en écho à l’actualité dramatique de ces derniers jours avec le décès de deux infirmières, percutées de plein fouet jeudi 26 juin 2025 sur l’A8 par un automobiliste à contresens, positif à l’alcool et à la cocaïne, lui-même tué lors de cet accident.

Un douloureux rappel pour la famille de Jérémie Boulon qui réclame depuis des mois, comme les parents du jeune Noé Guez lui aussi victime d’un chauffard en juin 2022 à Antibes, l’instauration d’un délit « d’homicide routier ».


Frantz Bouton.

« Mon frère n’est pas mort. Il a été tué par un criminel »

Ce samedi, le frère de Jérémie Boulon a pris la parole: « Un an après, la douleur est toujours présente, le vide est là. On souffre et on voit que tous les jours, des cas similaires se reproduisent. Je pense à ces deux infirmières qui sont parties dans des conditions très semblables. Ça ravive l’incompréhension face à des décisions de justice qui remettent en liberté ces criminels. Il n’y a pas d’autres mots. On meurt de maladie, de vieillesse. Mon frère n’est pas mort, il a été tué par un criminel. Il faut que ça change. En tant que familles de victimes, nous voulons moins de mépris, plus de communication, plus de justice. Maintenant que la loi sur l’homicide routier va enfin pouvoir être votée, j’espère que les juges appliqueront des peines à la hauteur des actes et des faits. Aujourd’hui on est là pour Jérémie, pour toutes les victimes, pour Noé, pour Laurène, pour Ambre, pour Clémence, pour tous les autres… »


Frantz Bouton.

Après une minute de silence, suivie d’une minute de bruit et du dépôt de quelques roses blanches à l’endroit du drame, le cortège s’est élancé jusqu’au bas du boulevard de la Madeleine, à la caserne de pompiers de Magnan. Là, les collègues d’armes de Jérémie lui ont rendu hommage. Et avec beaucoup d’émotion, le cortège a déposé des roses blanches au pied de deux grands portraits, solaires, de Jérémie Boulon.