En juin 2024, Wolfgang Tillmans reprend sur son Instagram un post de Raphaël Glucksmann : « Nous sommes le 28 juin 2025. Cela fait un an que l’extrême droite est au pouvoir en France. » Ceux qui suivent l’artiste sur les réseaux sociaux savent qu’il est lui-même coutumier de ce type d’axiomes, baptisés Time Mirrored, qui mettent en lumière des concordances ou des altérations de temps.

Nous sommes à l’été 2025 justement, la France est engluée dans des discours nationalistes nauséabonds, le monde chancelle sous les coups de boutoir des populistes et des autocrates, et l’artiste allemand, connu pour avoir fait de la photo un enjeu à la fois esthétique, politique et social, prend possession du Centre Pompidou avec une exposition revigorante. Photos, films et installations se déploient dans un espace de près de 6 000 m2 qui n’est pas celui, habituel, des grandes expositions mais le niveau 2 de la Bibliothèque publique d’information (la BPI, qui ouvrira en août dans l’immeuble Lumière, Paris 12e).

« J’ai fait en sorte de respecter l’esprit du lieu. »

Wolfgang Tillmans

« Le fait que Laurent Le Bon ait pensé à moi il y a trois ans pour accompagner la fermeture du Centre m’a interrogé, confie l’artiste. À ce moment-là, j’étais en plein montage d’une rétrospective au MoMA et j’ai vu dans cette nouvelle proposition l’occasion de montrer mon travail autrement. Mais tout était intimidant pour moi, la nature particulière de l’espace que je devais investir comme les circonstances, puisque je savais qu’à partir du 30 juin il n’y aurait plus que mes œuvres dans le musée. »

Continuez votre lecture

et accédez à Beaux Arts Magazine
et à tous les contenus web
en illimité à partir de 5,75€ / mois