Tout est parti d’une saisie d’1,4 tonne de résine de cannabis, retrouvée en mars dans un camion au nord de Bordeaux (Gironde). « En menant l’enquête, nos collègues de l’office antistupéfiants se sont rendu compte qu’une équipe de « rouleurs nantais » étaient responsables de ces importations de drogue depuis le sud de l’Espagne », raconte Marc Perrot, chef de la police judiciaire (PJ) de Nantes, une semaine après un coup de filet XXL.
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« 400 kg de drogue à chaque cargaison »
Comme révélé vendredi 27 juin par la rédaction nantaise de Ouest-France, l’interception « en flag » d’un convoi dans les Pyrénées-Atlantiques, le 21 juin, a donné le top pour l’interpellation d’une dizaine de mis en cause en Loire-Atlantique et en région parisienne. « Ces équipes de trafiquants livraient sur la Vendée, la plaque nantaise, Paris, la Seine-Saint-Denis, énumère le commissaire divisionnaire. On parle de pas moins de 400 kg de drogue à chaque cargaison. »
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En France, six brigades de recherche et d’intervention (BRI) ont travaillé sur ce dossier. La semaine passée, plusieurs opérations ont été déclenchées simultanément dans la région nantaise, dans un pavillon de la région parisienne et dans une villa en Espagne près de Saragosse. « La police espagnole a pu également intercepter un véhicule qui remontait vers la frontière française avec 800 kg de résine à son bord, précise Marc Perrot, de la PJ. En cumulé depuis mars, nos services ont récupéré entre 3,2 et 3,5 tonnes de cannabis, et 26 kg de cocaïne. »
Dix mises en examen
Ils ont également mis la main sur six berlines et véhicules utilitaires servant pour des « go fast », ainsi que 450 000 € en espèces et sur des comptes bancaires. Dix personnes ont été interpellées sur le sol français, placées en garde à vue, puis mises en examen, notamment pour association de malfaiteurs et trafic international de stupéfiants. Ils sont placés en détention provisoire.
« Pour une seule affaire, entre la saisie et les interpellations, c’est un gros coup, félicite le directeur la PJ nantaise. Depuis l’entrepôt en Espagne jusqu’aux points d’alimentation parisien et nantais, on a démantelé la structure et la logistique de ce réseau de narcotrafiquants qui opère très discrètement avec une puissance financière importante. »
L’enquête se poursuit, en lien avec Brigade nationale de lutte contre la corruption et la criminalité financière.