Lyon, ville emblématique de la gastronomie et du patrimoine français, attire chaque année des millions de visiteurs. Face à l’essor fulgurant des plateformes de location courte durée comme Airbnb, la métropole a décidé d’agir pour préserver son équilibre urbain et répondre aux préoccupations croissantes des habitants.

Une nouvelle réglementation limite désormais les locations de résidences principales à 90 nuits par an. Cette mesure vise à protéger le marché immobilier local tout en garantissant une cohabitation harmonieuse entre touristes et résidents permanents. Découvrez comment cette initiative pourrait transformer le paysage locatif lyonnais et influencer d’autres grandes villes françaises.

Proposition de délibération et objectifs

Lors du prochain conseil municipal de Lyon, une délibération inspirée de la loi Le Meur de novembre 2024 sera soumise au vote. Cette mesure vise à réduire le nombre maximal de nuitées autorisées pour la location de résidences principales, passant de 120 à 90 nuits par an.

L’objectif est de renforcer les contrôles sur les meublés de tourisme non déclarés, souvent exploités par des professionnels d’Airbnb. Dans un contexte où la pression foncière et le manque de logements se font sentir à Lyon, cette initiative cherche à préserver le parc locatif traditionnel en limitant l’impact des locations touristiques sur le marché immobilier local.

Contexte et justification des restrictions

À Lyon, la montée en puissance d’Airbnb a suscité de vives critiques, notamment en raison de son impact sur le marché locatif. La ville fait face à une pression foncière croissante et à un déficit de logements disponibles, exacerbés par la conversion de résidences en meublés touristiques.

Une étude antérieure avait révélé que jusqu’à 10 % du parc immobilier dans certains quartiers centraux était dédié à Airbnb. Cette situation aggrave la pénurie de logements pour les habitants permanents. Les autorités locales cherchent donc à réguler ce phénomène pour protéger l’accès au logement traditionnel, tout en répondant aux préoccupations des résidents sur l’accessibilité et la disponibilité des habitations.

Historique et actions récentes

Sous la mandature de Gérard Collomb, Lyon avait déjà initié des mesures pour encadrer les locations Airbnb, notamment en imposant une déclaration obligatoire des meublés touristiques et un système de compensation. Depuis 2020, les écologistes ont renforcé ces restrictions, limitant drastiquement le nombre de nouvelles autorisations.

L’adoption d’une interface API a permis aux autorités de mieux contrôler les nuitées louées via diverses plateformes. Cette technologie a révélé que certains logements dépassaient largement le seuil autorisé. Cependant, les meublés ayant respecté les obligations de compensation ne sont pas concernés par ces nouvelles limitations. Ces efforts visent à protéger le parc locatif traditionnel face à l’essor des locations touristiques non déclarées.