L’épisode de canicule se poursuit sur le sud de la France ce samedi pour la deuxième journée consécutive. Quatorze départements ont été placés en vigilance orange dès ce samedi, avant une extension vers le nord du pays, qui entraîne notamment des risques d’incendies multipliés.

L’Aude, le Vaucluse, le Var, les Alpes-Maritimes, la Haute-Corse, les Alpes-de-Haute-Provence, l’Ardèche, la Drôme, l’Isère et le Rhône ont rejoint, dès ce samedi midi, les Bouches-du-Rhône, le Gard, l’Hérault et les Pyrénées-Orientales, concernées depuis vendredi par cet «épisode caniculaire précoce». Celui-ci doit s’étendre progressivement vers le nord et gagner en intensité dimanche : 73 départements au total seront alors placés en vigilance orange, de l’Ile-de-France à l’arc méditerranéen, et de la Vendée au Doubs, a annoncé Météo-France samedi après-midi. Plus tôt dans la journée, le dispositif n’était censé concerner «que» 53 départements. Désormais, seule une poignée de départements s’étalant du Finistère à la Moselle, ainsi que les Hautes-Alpes et la Haute-Corse, échappent encore à la vigilance orange. Le phénomène doit durer au moins jusqu’à mardi.

L’institut météorologique prévoit des températures pouvant atteindre entre 30 et 35°C en région Ile-de-France, 34 à 38°C sur les deux tiers sud du pays, voire localement plus, notamment dans le Sud-Ouest, tandis que 39 à 40°C seront «régulièrement atteints près de la Méditerranée». Samedi après-midi, la préfecture d’Ile-de-France a en outre déclenché le plan vigilance canicule dans la région à compter de dimanche midi. Celui-ci entraîne notamment une sensibilisation des établissements de santé et une mobilisation des gestionnaires de centres d’accueil.

Cette vague de chaleur promet des nuits «très désagréables» lors desquelles le mercure ne devrait pas descendre en dessous de 20 degrés, selon Tristan Amm, prévisionniste chez Météo-France. «Les températures minimales sont souvent comprises entre 19 et 23°C, et jusqu’à 26 degrés près de la Méditerranée», prévient ainsi l’institut. «On sera souvent de 12 à 15 degrés au-dessus des normales et il est possible que des niveaux proches des records soient atteints localement sur les températures minimales», observe Tristan Amm.

Le numéro vert canicule (1), qui permet d’obtenir des conseils «pour se protéger et protéger son entourage», a été réactivé ce samedi matin dès 8 heures, a annoncé le ministère de la Santé.

La cause de ce nouveau pic est un «dôme de chaleur» : un large et puissant anticyclone forme une sorte de couvercle qui vient bloquer l’air en basses couches, empêchant l’entrée de perturbations, tout en le réchauffant progressivement.

Depuis le 19 juin, la France traverse sa 50e vague de chaleur nationale depuis 1947, et sa 33e du XXIe siècle, conséquence du réchauffement climatique qui augmente l’intensité et la fréquence des canicules. Et impossible d’en prévoir la fin avec certitude : elle va durer «au moins jusqu’à mardi», mais pour la fin, «est-ce que ce sera mercredi, jeudi ou vendredi, c’est trop tôt pour le dire», précise le prévisionniste.

La vague de chaleur concerne tout le sud de l’Europe, avec une vingtaine de villes d’Italie, dont Rome et Venise, placées en alerte. Au Portugal, les deux tiers du pays seront en alerte orange dimanche, avec 42°C prévus à Lisbonne et un risque maximal d’incendie. En Espagne, le pic de chaleur est attendu à partir de dimanche avec un mercure au-delà des 40°C sur une grande partie du territoire.

Pour faire face à canicule, mairies, préfectures et pompiers multiplient mises en garde et recommandations. Des massifs forestiers sont interdits par crainte d’incendies, des locaux climatisés restent ouverts malgré le week-end, des distributions d’eau sont organisées…

A Marseille, où certains habitants ont trouvé refuge vendredi dans les centres commerciaux climatisés, la mairie a annoncé la gratuité des piscines municipales et publié une cartographie des lieux publics disposant de la climatisation. Dans cette ville au bâti scolaire souvent ancien, la chaleur a mis ces derniers jours les écoliers à rude épreuve, obligeant parfois parents et enseignants à fournir eux-mêmes des ventilateurs.

La ville de Tours a justement annoncé la fermeture de toutes ses écoles lundi et mardi après-midi. La municipalité appelle «à la vigilance et prend des mesures pour protéger les enfants, le personnel de l’Éducation nationale et de la ville». Les écoles resteront ouvertes les matinées de lundi et mardi mais «les enfants devront être récupérés à 11h30 ou à 13h30 après le déjeuner, impérativement», précise la municipalité dans un communiqué. «Ces mesures ont été prises en lien étroit avec les services de l’Éducation nationale, qui assurent la continuité pédagogique pour les élèves», a expliqué la ville, ajoutant qu’elle restait «mobilisée pour accompagner les familles et garantir la sécurité des élèves».

Alors qu’il reste une semaine de cours, l’association de parents FCPE a demandé vendredi à la ministre de l’Education nationale Elisabeth Borne de donner, d’«urgence», «des consignes claires» aux personnels des établissements scolaires afin d’adapter l’accueil des élèves. La ville de Nice assure pour sa part que près de 250 ventilateurs portables d’appoint «ont été livrés ces deux dernières semaines» à la demande des chefs d’établissement et qu’une distribution de ventilateurs aux personnes âgées isolées a également été mise en place.

Mise à jour à 13 h 14, avec les précisions de Météo-France sur les températures attendues ; à 16 h 21 avec le plan vigilance canicule en Ile-de-France ; à 16 h 39 avec 20 départements supplémentaires en vigilance orange dimanche ; à 18 h 40 avec les écoles fermées à Tours.