Cette manifestation sportive, qui a nécessité la fermeture de plusieurs tronçons routiers, a cristallisé les tensions au sein de cette petite commune de 260 âmes. L’événement a contraint les habitants à anticiper leurs déplacements sous peine de voir leurs véhicules bloqués pendant toute la durée des épreuves, première source de mécontentement pour une partie de la population.
Mobilisation citoyenne contre les nuisances
Face à cette situation, vingt-cinq foyers se sont organisés en collectif pour exprimer leur opposition à cette manifestation. Ces habitants contestataires dénoncent un impact environnemental majeur qu’ils estiment incompatible avec les valeurs de leur territoire.
Leurs calculs évoquent une consommation de 10 000 à 15 000 litres de carburant, sans compter les perturbations infligées à la faune locale et les nuisances sonores subies par les résidents.
L’argument principal des opposants porte sur l’incohérence entre cette manifestation et le positionnement territorial de la commune. Saint-Régis-du-Coin, intégrée au Parc régional du Pilat et labellisée « sport nature », accueille paradoxalement une compétition automobile génératrice de pollutions diverses.
Cette contradiction apparente alimente le sentiment d’incompréhension des habitants mobilisés contre l’événement.
Pour matérialiser leur désaccord, les contestataires ont marqué le parcours de slogans tracés à la chaux. L’inscription « course contre le bon-sens » résume parfaitement leur position face à cette manifestation qu’ils jugent anachronique.
Cette forme d’expression directe sur la voie publique a provoqué l’ire municipale, qui y voit un dépassement des règles démocratiques habituelles.
Dialogue municipal en amont du conflit
La municipalité affirme avoir reçu une délégation de quatre représentants du collectif la veille du rallye. Cette rencontre a permis aux opposants d’exposer leurs griefs, notamment leur sentiment que les inconvénients de la manifestation auraient été occultés lors de la présentation au conseil municipal.
Les élus réfutent cette accusation, revendiquant un débat complet et argumenté avant le vote majoritaire validant le passage de la course.
Le maire et son adjoint justifient cette autorisation par leur volonté de créer un « réel dynamisme » communal. Cette vision s’inscrit dans une stratégie plus large de promotion territoriale, même si elle divise manifestement la population locale.
Cette approche illustre le dilemme permanent des petites communes entre préservation environnementale et attractivité événementielle.
Escalade judiciaire annoncée
L’affaire prend une tournure contentieuse avec l’annonce municipale d’un dépôt de plainte contre les auteurs des inscriptions à la chaux. La mairie qualifie ces marquages de « non-respect du domaine public », durcissant le conflit au-delà du simple désaccord politique.
Cette judiciarisation révèle l’ampleur des tensions générées par cette manifestation au sein de la communauté villageoise.