Une première soirée mêlant humour, sexe et poésie

On peut rire de tout. Du sexe un peu cash sans être vulgaire, mais aussi de la mort, enfin de tout ce qui l’entoure et des souvenirs qui remontent à la surface en ces moments difficiles et qui se transforment en hommage.

Pour la première soirée de la première édition du Festival de l’humour, c’est dans ces deux univers que Bérangère Krief et Alex Lutz ont emmené le public. « Un petit millier de spectateurs », selon Eric Aubry, directeur artistique de ce festival.

Face à Bérangère Krief, seule sur cette grande scène installée dans le parc de l’hôtel de ville, Jean-Pierre, son Jean-Pierre d’un soir, qui, installé au beau milieu du public en a certainement appris pas mal sur le sexe au féminin entre ce lundi soir où elle se fait lécher les pieds par un fauve, un mauvais coup, l’expérience lesbienne, sa première fois…

Sans trop choquer, Bérangère Krief a su faire rire le public aux oreilles pas trop pudiques.

Alex Lutz a lui aussi su séduire son auditoire en abordant avec émotion, poésie, amour et bien sûr humour la mort de son père Gérard.

S’il est seul sur scène, le blond qui n’aime pas son corps qui ressemble au pull en mohair d’Isabelle est toutefois bien entouré. Tour à tour par le prêtre qui célèbre les obsèques de son père, par Jean-Luc, le copain alcoolo et soixante-huitard du défunt paternel.

Sans oublier Marie-France, l’amie de la famille, dont le personnage n’était pas sans rappeler celui de la secrétaire Catherine, incarné pendant plusieurs années par celui qui, à deux reprises (2016 et 2020), a été lauréat du Molière de l’humour.

Et que dire de ces vieux que nous serons tous un jour et qui se retrouveront en Ehpad à reprendre des tubes beaucoup plus rock qu’Étoile des neiges.

À l’humour à travers tous ces personnages, s’est disputé l’amour incarné par la poésie de Nilo, ce cheval blanc qu’Alex Lutz montre à plusieurs reprises dans son spectacle. Laissant le spectateur suspendu à ce moment de grâce.

Pour au final, à travers cet hommage à son père, délivrer un dernier message au public : « Téléphonez-vous. Le temps passe vite ».

K.D.