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DROITS LGBT+ – Les réactionnaires et les polémiques n’ont pas eu raison de la Pride à Paris et à Budapest. Les deux marches des fiertés qui se tenaient ce samedi 28 juin ont fait le plein de monde côté parisien, où une foule importante est partie du Louvre vers la place de la Nation, mais aussi côté hongrois avec près de 200 000 personnes, un record selon les organisateurs.
Un succès loin d’être acquis, surtout en Hongrie, où la manifestation avait été interdite par le dirigeant d’extrême droite Viktor Orban. Le défilé, qui s’est lancé après 15 heures près de l’hôtel de ville de Budapest, était surveillé par des caméras à reconnaissance faciale qui pourraient permettre aux autorités de distribuer des amendes pouvant aller jusqu’à 500 euros. Organiser ou appeler à participer à la Pride est même passible d’un an de prison.
Selon le gouvernement nationaliste, il ne faut pas exposer les mineurs à l’homosexualité et à la transidentité, et encore moins à des scènes de « débauche ». Outre la loi adoptée mi-mars visant à interdire de tels rassemblements, les autorités hongroises sont allées jusqu’à modifier la Constitution pour assurer leurs arrières. Elles y affirment l’intérêt supérieur de l’enfant pour justifier la remise en cause de la liberté de manifester.
Des contre-manifestants d’extrême droite, peu nombreux, ont eux obtenu l’autorisation de défiler au même endroit, et avaient placé une croix en face de lieu du départ.
Plusieurs eurodéputés français ont défilé à Budapest
Défiant l’interdiction, les organisateurs de la Pride et le maire écologiste de Budapest, Gergely Karacsony, ont décidé de maintenir le défilé, estimant qu’un tel événement municipal ne nécessitait pas d’autorisation officielle. Ils ont reçu de nombreux soutiens de l’étranger, 33 pays ayant appuyé le rassemblement. Au moins 70 eurodéputés, dont la macroniste Valérie Hayer, l’insoumise Manon Aubry ou le patron de Place publique Raphaël Glucksmann, ont même fait le déplacement pour soutenir les manifestants.
Sur place, les journalistes de l’AFP ont constaté que les places et les avenues de la capitale hongroise, parée de couleurs arc-en-ciel, étaient noires de monde malgré le soleil de plomb. Parmi les nombreux manifestants, beaucoup racontent participer à leur première Pride, comme Zoltan, 66 ans. « Je suis fier d’être gay et j’ai très peur que le gouvernement veuille nous rabaisser. Je suis très surpris qu’il y ait autant de monde », confie-t-il, très ému.
S’il n’était pas interdit par les autorités, le défilé parisien s’annonçait lui aussi sous pression. Début juin, la droite et l’extrême droite sont montées au créneau face à l’affiche de la Pride parisienne avec pour slogan « Contre l’internationale réactionnaire » et qui montre un homme en noir et blanc qui semble avoir été mis KO. Sur son cou figure une croix celtique, un symbole approprié par les mouvements néofascistes.
Une Pride parisienne sous pression
Le visuel a déplu à la ministre en charge de la lutte contre les discriminations, Aurore Bergé, et à la présidente de la région Île-de-France, Valérie Pécresse, qui l’ont jugé « violent ». La première a demandé le retrait du logo de la Dilcrah (Délégation interministérielle à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-LGBT) et la seconde celui de la région Île-de-France, qui a aussi suspendu les subventions en cours qui devaient revenir aux organisateurs. Ces derniers, réunis au sein de l’Inter-LGBT, avaient dénoncé des « contresens grossiers » dans la lecture de l’affiche.
Une autre pression pesait sur la Pride parisienne : la venue du collectif d’extrême droite Eros à laquelle s’opposaient de nombreuses personnalités de Nicky Doll à Virginie Despentes en passant par Bilal Hassani, mais aussi les organisateurs de l’Inter-LGBT. « Les 130 associations participantes sont en accord avec le fait de rester sur place tant qu’Eros sera autorisé à défiler », avait prévenu Clara Privé, vice-présidente de l’association.
Le cortège s’est finalement élancé malgré la présence d’une quinzaine de membres du collectif d’extrême droite, rassemblés à l’écart et encadrés par plusieurs dizaines de force de l’ordre pour empêcher tout contact avec la marche. « Notre présence n’est pas la bienvenue », a commenté le responsable du groupe, Yohan Pawer. S’il se targue aujourd’hui de participer à la marche des fiertés, cet ex-candidat Reconquête l’a pourtant longtemps qualifiée de « marche des déchets », comme le rapportent Mediapart et StreetPress.