Votre quartier est-il vulnérable face aux fortes chaleurs ? Ce que l’on appelle plus généralement un îlot de chaleur urbain (ICU) se caractérise par « des températures plus élevées en milieu urbain que dans les zones rurales environnantes », selon Météo France.

Parmi les principaux facteurs de cette surchauffe urbaine, les activités humaines plus importantes et concentrées dans les villes, la minéralisation des espaces publics, l’occupation des sols ou encore le stockage de la chaleur par les matériaux urbains.

Lyon et Saint-Étienne parmi les 10 villes les plus exposées

Le phénomène de surchauffe urbaine se caractérise par des températures plus élevées en ville que dans les campagnes environnantes, en particulier la nuit et pendant les épisodes de canicule, avec des conséquences sur la santé.

Selon Météo France, les dix villes les plus exposées à ce phénomène sont Paris, Grenoble, Lille, Clermont-Ferrand, Lyon, Reims, Mulhouse, Bordeaux, Belfort et Saint-Étienne. 

Ainsi à Lyon, après une « journée d’été bien ensoleillée », le thermomètre affiche + 4,5°C en ville par rapport aux zones rurales voisines. A Saint-Étienne, cette différence de température est de +4°C.

Météo France : Climadiag – Chaleur en ville

15% à 30% de chaleur stockée en plus en ville

Selon les données publiées par le Cerema le 21 mai dernier, plus de 5 millions de personnes sont potentiellement exposées à ces îlots en France métropolitaine.

Face à la densification urbaine et au réchauffement climatique, ce phénomène prend de l’ampleur, particulièrement la nuit.

En cause notamment, les matériaux urbains (surfaces des bâtiments compacts et denses et chaussées) qui stockent la chaleur en journée, entre 15 et 30% de plus que dans les zones moins denses. Une chaleur qui est ensuite libérée la nuit.

Météo : nos prévisions détaillées

Quelles solutions pour les communes ?

Météo France accompagne les municipalités pour lutter contre ces îlots de chaleur : «Il existe plusieurs solutions d’aménagement d’espace public, de construction, de rénovation de bâtiments et d’adaptation de comportements pour diminuer la surchauffe en ville», explique l’organisme : 
• Les solutions vertes, fondées sur la nature (végétalisation, création de plan d’eau…)
• Les solutions grises, relatives aux infrastructures urbaines (revêtements, mobilier urbain, bâtiments).
• Les solutions douces, agissant sur les usages et pratiques de la ville (réduction du trafic routier et des moteurs thermiques, limitation de la climatisation…)»

Âgées, jeunes, pauvres… Des populations plus fragiles

«En période de canicule, le phénomène de surchauffe urbaine accentue l’impact des vagues de chaleur sur les populations, les infrastructures des villes mais également la biodiversité. Certaines personnes sont davantage vulnérables face aux îlots de chaleur urbains, telles que les personnes âgées, les jeunes enfants et les personnes en situation de pauvreté. Dans un contexte d’urbanisation croissante, l’effet d’ICU constitue un véritable risque pour les territoires», alerte le Cerema.

Confort thermique des habitants : l’humidité aggrave le ressenti

«Ces nuits chaudes empêchent les organismes (déjà éprouvés en journée lors des épisodes caniculaires) de se reposer et de se régénérer pendant le sommeil», précise Météo France.

«Le confort thermique des habitants est évalué avec des indices permettant d’évaluer la température ressentie par un individu. Cette dernière dépend de la température de l’air observée, du vent, du rayonnement et de l’humidité. Dans des conditions chaudes, le corps doit libérer de la chaleur pour maintenir un équilibre thermique. L’effet de refroidissement est dû à l’évaporation de la sueur par la peau. Une humidité élevée, par exemple, réduit l’efficacité de l’évaporation de façon significative et affecte ainsi le confort thermique.»

Méthodologie des données sur la surchauffe urbaine du Cerema

Cette cartographie nationale des zones climatiques locales (LCZ) est publiée par le Cerema et le ministère de la Transition écologique. Ces informations sont disponibles pour 88 aires urbaines de plus de 50 000 habitants (soit 44 millions d’habitants dans 12 000 communes) avec comme finalité, une aide pour les collectivités face à la surchauffe urbaine.

D’où viennent ces données ?

Ces données proviennent d’images satellites à très haute résolution spatiale. Pour analyser ces images, une méthode scientifique documentée est mise en place : les zones climatiques locales (LCZ). Elle se base sur différents indicateurs en lien avec l’intensification de l’îlot de chaleur: l’occupation du sol, la présence de végétation et d’eau, l’implantation et la hauteur des bâtiments.

Cette technique permet de classer chaque quartier/îlot d’une ville en 17 catégories selon son exposition à la surchauffe urbaine (ensemble de tours, ensemble de maisons, sol imperméable, espaces arborés, etc.)