Selon cette étude, la caféine aiderait les cellules à vivre plus longtemps en agissant sur une jauge de carburant cellulaire appelée AMPK.
Anthony Kaczmarek 28/06/2025 17:00 5 min
La caféine est le composant neuro-actif le plus populaire au monde, bien connu pour avoir la vertu de nous réveiller en cas de coup de pompe temporaire, notamment en début de matinée. Mais selon une étude menée à l’Université Queen Mary de Londres par des chercheurs, une tasse de café quotidienne pourrait ralentir notre processus de vieillissement ! Séquence explications.
Les mystères de la caféine
Tout a commencé par l’étude menée par ces scientifiques sur la levure de fission, un organisme composé d’une seule cellule mais étonnamment similaire aux cellules humaines. Quelle ne fut pas leur surprise lorsqu’ils ont découvert que la caféine affectait le vieillissement de cette cellule unique, en exploitant un ancien système énergétique cellulaire.
Caffeine Gives Cells an Energy Boost Against Aging
Caffeine, the worlds most consumed stimulant, may help slow cellular ageing by tapping into the bodys energy regulation system.
Researchers discovered that caffeine activates AMPK, a protein that acts as a cellular fuel pic.twitter.com/sOkFZ5QlNS
— Neuroscience News (@NeuroscienceNew) June 25, 2025
Certes, la caféine est depuis longtemps associée à des bienfaits potentiels pour la santé, notamment une réduction du risque de maladies liées à l’âge. Mais son action dans nos cellules et ses liens précis avec les réseaux de gênes et de protéines sensibles aux nutriments et au stress étaient jusqu’à présent un mystère total.
La même équipe de recherche avait déjà découvert il y a quelques années que la caféine aidait les cellules à vivre plus longtemps en agissant sur un régulateur de croissance appelé TOR, cible d’un médicament appelé rapamycine. TOR est une sorte d’interrupteur biologique : il indique aux cellules quand grandir, en fonction de la quantité de nourriture et d’énergie disponibles.
Tous les êtres vivants, depuis plus de 500 millions d’années, sont régis par TOR, qui contrôle leurs réponses énergétiques et leurs réponses au stress. Mais dans cette nouvelle étude, les chercheurs ont découvert que la caféine n’agissait en fait pas directement sur ce commutateur de croissance !
Activateur d’une jauge de carburant cellulaire
Lorsque nos cellules manquent d’énergie, une jauge de carburant cellulaire, appelée AMPK, conservée au cours de l’évolution aussi bien chez la levure que chez l’Homme, intervient pour les aider à gérer ce problème. Or, la caféine contribue à activer l’AMPK !
Coffee may be the most overlooked anti-aging tool hiding in plain sight
Emerging research reveals that coffee can actively slow biological agingeach daily cup consumed correlates with a 0.71 year reduction in epigenetic age
Drinking 3+ cups daily reduces the risk of pic.twitter.com/R6SOzFNu4q
— FoundMyFitness Clips (@fmfclips) June 17, 2025
Information intéressante, l’AMPK est aussi la cible d’un médicament appelé metformine, couramment utilisé contre le diabète, et étudié pour son potentiel à prolonger la durée de la vie humaine, avec la rapamycine. L’effet de la caféine sur l’AMPK influence, selon ces chercheurs, la façon dont les cellules se développent, réparent leur ADN et réagissent au stress.
Ces facteurs sont tous liés à la maladie et au vieillissement, c’est pourquoi la caféine pourrait être bénéfique pour la santé et la longévité, évidemment avec modération, une tasse quotidienne. Outre l’amélioration de la concentration, boire un café peut donc aussi donner un coup de main à vos cellules !
Ces résultats ouvrent des perspectives prometteuses pour la recherche future de moyens permettant de déclencher ces effets bénéfiques plus directement : l’alimentation, le mode de vie ou de nouveaux médicaments sont ainsi des pistes très sérieuses…
Références de l’article :
J.-P. Alao et al., Microbial Cell, 2025. Dissecting the cell cycle regulation, DNA damage sensitivity and lifespan effects of caffeine in fission yeast.
Queen Mary University of London. Caffein could slow cellular ageing : new research shows how.