L’eurodéputé Raphaël Glucksmann, présent ce samedi 28 juin à Budapest pour participer à la marche des fiertés interdite par la police, a exhorté la Commission européenne et les dirigeants des pays de l’UE à un sursaut face à Viktor Orban.
Le Premier ministre hongrois « a compris qu’il pouvait tout se permettre, qu’il pouvait nous marcher dessus et que de toute façon, il n’y aurait pas de réaction, et qu’à chaque fois, on lui pardonnerait, on recommencerait le jeu des négociations avec lui », a déclaré l’élu à l’AFP à quelques heures du départ du rassemblement.
« À un moment, il faut mettre un stop », a-t-il affirmé.
Alors que la commissaire à l’égalité Hadja Lahbib a fait le déplacement en Hongrie mais maintient le flou sur sa venue à la marche maintenue par la municipalité de Budapest, dirigée par un écologiste, malgré l’interdiction, Raphaël Glucksmann a dit « regretter l’absence de la Commission », « gardienne des traités ».
« Mais ce que je demande surtout à la Commission » et au Conseil, « c’est de tout mettre en oeuvre pour accentuer la pression, pour enfin lancer pleinement l’article 7 du traité et faire en sorte que ce gouvernement d’Orban ne puisse plus ni détruire, ni bloquer la construction européenne », a-t-il ajouté.
Orban, « émissaire de Vladimir Poutine »
Outre les fonds gelés, la Hongrie est visée depuis 2018 par la procédure dite de l’article 7, destinée à sanctionner un État membre où est constatée une « violation grave » de l’État de droit. Celle-ci peut en théorie aller jusqu’à une suspension des droits de vote au sein du Conseil de l’UE, où siègent tous les chefs d’État et de gouvernement.
Depuis son retour au pouvoir en 2010, Viktor Orban est accusé d’une dérive autoritaire qui s’accompagne d’une proximité idéologique et géopolitique avec la Russie, malgré l’invasion de l’Ukraine.
Pour le responsable du parti Place publique, qui traite le dirigeant hongrois « d’émissaire de Vladimir Poutine », « c’est à Budapest que se joue aujourd’hui la bataille » contre les mouvements d’extrême droite qu’on a laissé par « faiblesse » et « calculs » devenir « dominants culturellement ».
À ses côtés, la présidente du groupe Renew au Parlement européen, Valérie Hayer, a également appelé à « faire pression sur les États » pour qu’ils « relancent au moins symboliquement la procédure » de l’article 7. « Ce serait un message très, très fort. Et ce serait la réaffirmation du fait que ce qui se passe en Hongrie, c’est pas un problème national, c’est un problème européen », a-t-elle dit.
Article original publié sur BFMTV.com