Par

Gil Martin

Publié le

29 juin 2025 à 11h31

Le premier grand rendez-vous du week-end est prévu ce soir, sous les étoiles : la figure mondiale du flamenco, Israel Galván, sera sur la scène du théâtre de l’Agora pour sa dernière et intrigante création, « A new Sketches of Spain », un hommage du flamenco… au jazz de Miles Davis !

En 1960, le célèbre trompettiste et son complice jazzmen Gil Evans sortent un album révolutionnaire qui va devenir mythique, « Sketches of Spain ». Sur scène, Israel Galván et le trompettiste Michael Leonhart reprennent les bases de cet album pour tenter une union, assez folle et assez rare du flamenco et du jazz, mais sans doute tout autant révolutionnaire : « A new Sketches of Spain ».

Le flamenco rencontre le jazz

« Cette pièce audacieuse d’Israel Galván repousse avec sensibilité les limites du jazz et du flamenco pour offrir une œuvre au futur antérieur », décrit Montpellier Danse : « Après A new Sketches of Spain, l’Espagne rentre chez elle dans la splendeur du flamenco épuré d’Israel Galván. La danse surnaturelle du chorégraphe dont l’influence, dès ses premières pièces, a dynamité les frontières traditionnelles, fusionne ici avec la trompette de Michael Leonhart, autre artiste passé maître dans l’innovation ».

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Galván réinvente encore le flamenco

Sur scène, Israel Galván et Michael Leonhart sont accompagnés par six musiciens exceptionnels. « L’arrangement et l’orchestration de Michael Leonhart révèlent clairement le mouvement des rythmes, la pureté des mélodies, la force des gammes arabes anciennes qui creusent, plient et se tordent dans l’âme comme un blues andalou… Cette combinaison unique des violoncelles et de la trompette s’entremêlant aux sons arabes et à ceux des frappes des pieds et des mains du danseur sévillan, réinvente l’écoute et le regard… On assiste à l’élan d’un seul corps polyphonique parfaitement inédit ».

Vidéos : en ce moment sur Actu

Israel Galván
« A new Sketches of Spain »
Avec le trompettistes Michael Leonhart
Dim. 29 / Lun. 30 juin à 22h
Théâtre de l’Agora

« Friends of Forsythe », une première en France
Ce spectacle est une invitation au voyage chorégraphique qui  explore les racines de la danse folklorique, du hip hop et du ballet
Ce spectacle est une invitation au voyage chorégraphique qui explore les racines de la danse folklorique, du hip hop et du ballet (©Montpellier Danse)

Friends of Forsythe est le nom choisi par une communauté de danseurs et de chorégraphes qui entendent célébrer la diversité des cultures de la danse, son langage profond et la notion d’unité. C’est un voyage chorégraphique, partagé avec le public dans une proximité avec les artistes. « Autant dire un voyage chorégraphique le temps d’une pièce explorant les racines de la danse folklorique, du hip hop et du ballet », décrypte Montpellier Danse.

« Il s’agit, dès lors, de mettre en valeur la multiplicité des origines et du langage des interprètes à travers leur communication physique sur scène. Un dialogue que pratique depuis déjà longtemps William Forsythe. Au final, la chorégraphie tissera une tapisserie de narrations fortes de cette diversité. Une danse à partager ».
Pour cette œuvre seront réunis, en hommage à William Forsythe, Rauf « Rubberlegz » Yasit, Matt Luck, Brigel Gjoka, Julia Weiss et le JA Collective (Aidan Carberry & Jordan Johnson).

Friends of Forsythe
Pour la première fois en France
Dim. 29 juin à 20h
Théâtre Jean-Claude Carrière / Domaine d’O

David Wampach revient avec « Du folie »
Approché ici de manière radicalement singulière par Wampach, le mot
Approché ici de manière radicalement singulière par Wampach, le mot « folie » révèle toute sa polysémie, et toute sa sève émancipatrice et anticonformiste (©Montpellier Danse)

Après le duo ALGERIA ALEGRIA, présenté à Montpellier Danse en 2023, David Wampach revient pour dévoiler sa nouvelle création, au titre subtilement intrigant : DU FOLIE. Cette pièce de l’inclassable chorégraphe français aborde la folie au masculin pour décentrer la perception et instiller d’emblée un trouble dans le genre (et le jeu). De quelle réalité parlons-nous ? Où se situe la frontière entre la raison et la déraison ? Vers quoi allons-nous ? Tels sont les principaux questionnements qui sous-tendent la pièce.

Trois interprètes, trois corps

Approché ici de manière radicalement singulière, le mot « folie » révèle toute sa polysémie, et toute sa sève émancipatrice et anticonformiste. Chacun avec ses spécificités propres, trois interprètes d’âges et de corps différents –Zakary Bairi, Pascal Landrau et David Wampach– s’unissent pour générer une forme de « danse à l’envers », faite de gestes, de rires, d’imprévus, de bruits et de musiques. Ensemble, ils s’emploient à (dé)construire un monde autre, en rupture avec celui dans lequel nous vivons. Une tentative aussi étonnante qu’exaltante.

David Wampach
« DU folie »
Dim. 29 / Lun. 30 juin à 18h
Hangar Théâtre

Avec « Territoires », Mathilde Monnier en son jardin
Dans
Dans « Territoires », une quinzaine d’interprètes s’approprie de très nombreux extraits du répertoire de Mathilde Monnier (©dr)

Investissant les espaces de l’Agora, où la plupart de ses pièces ont été créées lors du Festival Montpellier Danse, Mathilde Monnier revient avec une création, « Territoires », fruit d’un travail sur la mémoire et la circulation des gestes, conçu comme « une collection de 30 ans de gestes » issus de ses œuvres précédentes… De « Pour Antigone » (1994) à aujourd’hui, la chorégraphe a constitué un corpus chorégraphique unique dialoguant avec le texte, l’art contemporain, la musique et le documentaire.

Dans cette pièce, une quinzaine de danseurs et danseuses s’approprie de très nombreux extraits de son répertoire qu’ils jouent en occupant l’espace comme une exposition muséale. « Et comme au musée, le public est libre de se mouvoir à son rythme, d’aller et de revenir sur ses pas pour découvrir dans l’ordre qui lui plaira ces séquences dansées et rassemblées en une sorte d’anthologie éparse », explique Montpellier Danse : « Les interprètes partagent le même espace que les spectateurs-visiteurs, et tous font jouer leur propre mémoire

Mathilde Monnier
« Territoires »
29 juin à 19h et 21h
Agora, cité internationale de la danse

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