La Russie a lancé sur l’Ukraine, dans la nuit de samedi à dimanche, une nouvelle attaque aérienne. Comme elle le fait presque quotidiennement depuis le début de la guerre. Jamais, pourtant, Moscou n’avait envoyé autant d’engins tueurs en même temps dans le ciel ukrainien. Selon le décompte de Kyiv, l’armée russe a lâché simultanément 477 drones explosifs Shahed, 4 missiles à longue portée Kinzhal, 7 missiles à moyenne portée Iskander, 41 missiles de croisière «Kh-101», 5 Kalibr et 3 «S-300». Une salve inédite, destinée à saturer les capacités de défense anti-aériennes ukrainiennes.

Celle-ci a pourtant remarquablement bien résisté. Selon Kyiv, 475 drones et 39 missiles ont été interceptés, soit 88 % des projectiles tirés. Les frappes n’ont fait aucune victime civile. Seules sept personnes, dont un enfant dans la région de Tcherkassy (centre), ont été blessées. Toute la nuit, les sirènes d’alerte ont retenti dans les villes d’Ukraine. Les frappes ont visé toute l’étendue du territoire. Dans la capitale, des milliers d’habitants sont descendus se réfugier dans le métro ou dans les abris souterrains. L’armée de l’air ukrainienne a recensé au total «six impacts» de bombes russes.

Un pilote de F-16, Maksym Ustymenko, 32 ans, a été tué au cours de la nuit alors qu’il participait à la défense du ciel ukrainien. Il aurait détruit «sept cibles ariennes» avant de s’écraser, selon le président Volodymyr Zelensky, qui lui a rendu hommage dimanche matin sur X. «Moscou ne s’arrêtera pas tant qu’il aura la capacité de lancer des frappes massives. Rien que cette semaine, plus de 114 missiles, plus de 1 270 drones et près de 1 100 bombes planantes ont été lancés, a rappelé le chef de l’Etat. L’Ukraine doit renforcer sa défense antiaérienne – c’est ce qui protège le mieux les vies. Il s’agit de systèmes américains, que nous sommes prêts à acheter.»

Dimanche matin, après cette série de tirs nocturnes, un homme de 60 ans a été tué dans une attaque de drone sur son véhicule, dans la région de Kharkiv (nord-est). Dans cette zone du front, l’armée russe, à l’offensive, ne cesse de grignoter du terrain ces dernières semaines. Notamment en direction de Soumy, où le Kremlin affirme vouloir constituer une «zone tampon» afin d’empêcher les forces ukrainiennes de mener de nouvelles offensives en Russie, comme celle menée l’été dernier dans la province de Koursk.