Par
Yann Rivallan
Publié le
29 juin 2025 à 12h48
D’extérieur, les changements ne sont pas particulièrement visibles. La façade de la cité administrative Saint-Sever, qui regroupe la direction régionale des finances publiques et de nombreux services de l’État à Rouen, ne semble pas avoir bougé d’un pouce.
Mais une fois à l’intérieur, c’est le jour et la nuit. L’architecture intérieure de ces bâtiments construits entre les années 60 et 80 a laissé la place à des espaces plus aérés, « facilement modulables » et surtout « bien plus agréables », estime Fabrice Otero, directeur de la conduite opérationnelle de la rénovation de la cité administrative.
« On avait froid l’hiver et chaud l’été »
Le premier point clé de cet énorme chantier commencé en 2020 — il a dû s’arrêter quelques mois pendant le premier confinement — c’est « la rénovation énergétique », explique notre interlocuteur.
Avant, on avait froid l’hiver et chaud l’été. L’isolation était à revoir.
Fabrice Otero
Directeur de la conduite opérationnelle de la rénovation de la cité administrative
Et pour cause, les différents bâtiments de la cité étaient « dans leur jus », les normes énergétiques restaient celles de leur époque de construction. « Il y avait des problèmes d’isolation et les fenêtres étaient encore en simple vitrage », rappelle Fabrice Otero.
Durant le chantier — qui s’est conclu le 24 juillet 2024 — 2 700 fenêtres ont été remplacées, l’isolation des murs a été revue, les sols ont été changés, tout comme l’ensemble des radiateurs en fonte, pour lesquels un chauffage au plafond a été préféré. Des panneaux solaires ont été installés sur les toitures et bientôt, les anciennes chaudières au gaz seront retirées au profit d’un raccordement au réseau de chaleur métropolitain.
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Voici à quoi ressemblait l’intérieur de la cité administrative avant les travaux. (©Photos transmises par Fabrice Otero)
Bref, « ça permet de faire de grosses économies énergétiques, autour de 50 % », assure Fabrice Otero. Avec cette rénovation, « nous sommes sur une norme basse consommation », poursuit-il.
Des espaces de travail plus aérés et optimisés
Mais le chantier ne s’est pas cantonné à l’amélioration de l’isolation et la réduction des factures d’énergie. Les espaces de travail des différents services de la cité administrative ont été complètement repensés. Tous les murs et anciens couloirs aux allures « d’hôpital » ont été démolis pour laisser place à des « cloisons modulables ». En d’autres termes : « Des murs que l’on peut démonter et replacer ailleurs très facilement », résume l’agent de l’État.
Ainsi, les 44 000 m2 d’espaces ont été entièrement « optimisés et repensés » pour répondre aux besoins des agents de la cité.
Avant, il y avait une sous utilisation de certains espaces. On avait 1 300 agents sur site avant les travaux. Aujourd’hui, on en a 1 900.
Fabrice Otero
Directeur de la conduite opérationnelle de la rénovation de la cité administrative
Grâce à ce réaménagement complet, l’État a pu réaliser des économies en revendant ses anciens locaux occupés dans Rouen ou en mettant fin à ses baux de location.
Surtout, les locaux transformés offrent plus d’espace et une multitude de « situations de travail ». En résumé : les plateaux de travail ont pris des allures de semi open space avec des agents « qui ne travaillent plus seuls dans un bureau » et avec des salles de réunion, des places assises en extérieur ou des salles de pause et de restauration pour pouvoir travailler « si on a envie de sortir de son bureau », pense Fabrice Otero.
Cantine, auditorium, nouvel accueil…
Dans cet esprit de transformation, une grande cantine de 485 places a été aménagée avec environ 50 places sur une terrasse extérieure. Un auditorium de 200 places a aussi été construit et l’accueil de la cité, auparavant scindé en deux entre la direction régionale des finances et les autres services de l’État a été centralisé au même endroit. Les conditions d’accueil du public sont plus aisées.
Il est désormais accessible au public depuis le cours Clemenceau et sera bientôt desservi par la future ligne de bus T5.
De la verdure à la place d’un parking
Enfin, cette cité administrative modernisée est aujourd’hui « plus respectueuse de l’environnement », assure l’agent de l’État. Tous les déchets générés par le chantier (gravats, mobiliers, etc.) ont été recyclés. « C’était un engagement de Bouygues Bâtiment Grand Ouest [l’entreprise en charge du chantier, NDLR] », rappelle-t-il.
Une bonne partie de la cour intérieure de la cité a été transformée. Les places de parking ont laissé la place à la végétation et à des arbres. En conséquence, la capacité de stationnement du parking souterrain a été augmentée. De nouveaux garages à vélos ont aussi été installés avec presque 200 nouvelles places.
En somme, ce chantier colossal a représenté un total de 120 millions d’euros, entièrement financé par l’État français. Il s’agissait néanmoins de travaux nécessaires pour « répondre aux besoins d’aujourd’hui » et faire des économies sur le long terme, conclut Fabrice Otero.
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