Par

Julien Damboise

Publié le

29 juin 2025 à 8h24

Des habitants de Lyon constatent, depuis quelques semaines, que le nombre de moustiques a baissé. Une sensation résultant de plusieurs facteurs, selon des experts, après une année 2024 marquée par une augmentation de ces insectes volants, et notamment les moustiques tigres. Voici pourquoi vous êtes sûrement moins piqués ces derniers temps.

Une année noire en 2024

Il y a un peu plus d’un an, l’Agence régionale de Santé (ARS) en Auvergne-Rhône-Alpes avait lancé une alerte concernant les moustiques tigres. La Région enregistrait désormais 1 070 communes colonisées, soit 261 nouvelles communes de plus l’année dernière, en 2023. Selon nos informations, 11 de plus ont été comptabilisées en 2025 rien que dans le Rhône.

Lyon intra-muros est pour rappel « colonisée depuis de longues années maintenant », selon Valérie Formysin, ingénieur en santé-environnement à la délégation du Rhône et de la Métropole de Lyon de l’ARS Auvergne-Rhône-Alpes.

Pour freiner la progression de l’insecte, des opérations de démoustication sont régulièrement menées. Il y en avait eu 74 en Auvergne-Rhône-Alpes, dont au moins 23 dans le Rhône en 2024.

Des records d’arboviroses

Une année durant laquelle les cas d’arboviroses avaient été record dans la région avec 274 cas importés (dengue, chikungunya, zika, chikungunya…)

Deux cas de dengue autochtones (personnes qui ont contracté la maladie sur le territoire métropolitain) ont aussi été identifiés dans le département de la Drôme. Il s’agit du troisième foyer de cas recensé dans la région après celui de Caluire-et-Cuire dans le Rhône en 2019.

En comparaison, depuis début 2025, 121 cas de chikungunya, 75 cas de dengue, mais aucun cas de zika ont été enregistrés dans la région.

Des Lyonnais moins piqués ?

Un certain nombre de Lyonnais, constatent cette année que les moustiques seraient moins nombreux en 2025. Quelques messages ont même été postés sur les réseaux sociaux sur ce sujet.

Contactée par actu Lyon, l’ARS Auvergne Rhône-Alpes « constate globalement moins de moustiques qu’en 2024 ».

Un bilan qui est aussi remonté à Christophe Bellet, entomologiste en charge de l’Entente Interdépartementale pour la démoustication en Auvergne Rhône-Alpes : « Nous faisons le constat indirect, beaucoup de personnes disent qu’il y a moins de moustiques cette année. Mais il faut se méfier, c’est très subjectif, d’autant que le pic de la présence du moustique tigre est entre mi-août et mi-septembre. »

Des différences entre les territoires

Selon les experts, tout va dépendre du territoire sur lequel l’on se penche, puisque la problématique est ultra-localisée

« À Miribel-Jonage, d’autres espèces ont proliféré, il y a eu des conditions favorables au développement d’autres espèces. Nous avons mis en place des actions de régulation. Alors que dans le Val de Saône, il y en a beaucoup moins cette année », détaille Christophe Bellet.

Une explication est apportée face à ce constat : les fortes chaleurs.

La météo a joué

Les journées torrides et notamment les canicules ont vraisemblablement joué sur la non-prolifération du moustique en 2025 à Lyon.

C’est toujours compliqué de savoir précisément ces données, mais il est sûr que la chaleur va limiter les fluctuations dans les réserves d’eau, comme les coupelles des pots de fleurs. À l’inverse, des précipitations fréquentes peuvent augmenter le nombre de spécimens. Et comme ça fiat une dizaine de jours qu’il n’y a pas eu de vraies pluies, ça joue.

Christophe Bellet
Directeur de l’Entente Interdépartementale pour la démoustication en Auvergne Rhône-Alpes

Mais pour l’ARS Auvergne Rhône-Alpes, « une hausse à venir est possible avec le changement météorologique ». À voir ce que réservent les prévisions ces prochaines semaines, donc.

Pour éviter que les cas n’augmentent encore ces prochaines années, l’ARS compte toujours sur les particuliers, et a ainsi établi une liste de gestes à réaliser pour stopper la multiplication.

Et parmi les conseils, l’un est essentiel : « Ranger, vider et couvrir les objets contenant de l’eau ». Réserves d’eau pluviales, les jouets dans le jardin, ou encore les soucoupes, pots de fleurs et les coffrets techniques. Il y a énormément de possibilités.

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