Ils et elles, agents du muséum nantais et étudiants (*), s’apprêtent à partir cet été à la quête du Graal, à la recherche du squelette de petits et grands dinosaures dans le Wyoming, aux États-Unis, afin de les rapatrier à Nantes. Et pourquoi pas découvrir une espèce encore inconnue, tout est possible.
Les squelettes de dinosaures seront présenté en 2028 dans le Muséum
S’il est inconnu, on l’appellerait le Dinosaure de Nantes , sourit Philippe Guillet, le directeur du muséum. Lui et son équipe vont en effet s’atteler à une nouvelle campagne de fouilles de huit semaines entre juillet et août, en partenariat avec le muséum de Bruxelles. C’est la seconde mission de cette opération qui s’inscrit dans le cadre du futur musée, voulu par la métropole de Nantes. Sa réouverture (**) est prévue en 2028.
L’an dernier, ils ont bien découvert des os, dont ceux d’un diplodocus mais il manquait la moitié de la bête. Le reste n’est peut-être pas loin mais il a bougé, il faut parfois avoir de la chance. On reprend les fouilles cette année, là où on les a laissées sur le site de’’Rabbit hole’’.
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Enjeux climatiques
Pour l’heure, sept conteneurs remplis d’os ont déjà été ramenés par une équipe allemande qui travaille de concert avec le Nantais. Ces s quelettes de dinosaures donneront à voir la façon dont la terre a été habitée il y a 155 millions d’années, indique Aziliz Gouez, vice-présidente en charge de l’enseignement supérieur et de la recherche. C’est l’ambition scientifique du nouveau muséum, ces spécimens illustreront le futur parcours scientifique. Le fossile est un objet qui parle, on peut tisser tout un discours attrayant et raconter aussi les enjeux climatiques, comprendre comment les dinosaures ont pu cohabiter, saisir la terre dans toute son épaisseur géologique. Outre la culture scientifique, il y a aussi l’émerveillement, la capacité de contemplation, d’étonnement. Un dinosaure captive l’imagination collective. Et enfin cette expédition permet une forme de reconnexion avec la culture des grandes expéditions que connut Nantes ». Jules Verne n’est pas loin.
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Au farwest
Selon le directeur du muséum, il y a aussi une vraie dimension humaine de se retrouver là-bas à 1 500 m d’altitude, sous le soleil, à creuser avec nos couteaux à huîtres et nos scalpels ». Le terrain sur lequel ont lieu les fouilles appartient à un privé américain. On est un peu dans le farwest de Butch Cassidy. La première ville, Buffalo, 4 000 habitants, se trouve à 80 km. Sur un deuxième site que nous allons rejoindre, nous avions déjà trouvé un premier os. En deux mois de travail, on peut espérer trouver de belles choses. Sur place, il y a déjà une équipe allemande. Après le rapatriement de nos découvertes d’ossements, nous lancerons un appel d’offres pour le dégagement et le montage des fossiles qui seront tous étudiés. Cela prendra au moins deux ans. »
(*) Étudiants en master 2 des Sciences de la terre de Rennes, Lille et Poitiers.
(**) Le muséum fermera fin 2025 pour trois ans de travaux
Les fouilles de l’équipe du muséum de Nantes se poursuivront pour la seconde année dans l’ouest américain. Photo Nantes métropole