Championnats de France professionnels aux HerbiersVous obtenez votre deuxième podium dans ces championnats de France, après votre deuxième place sur le chrono. Quel sentiment domine ?

Quand je vois mes jambes, il y avait quand même mieux à faire… Dans un championnat de France, il n’y a que la gagne qui compte. Les deuxièmes et troisièmes, on ne s’en rappelle pas. Le final a été difficile à gérer. Je sautais un peu sur tous les coups car certaines équipes étaient en surnombre, notamment Groupama-FDJ. Ce n’était pas évident de jongler avec tout ça.

Malgré tout, quelle saveur a cette nouvelle médaille ?

Elle vient d’abord saluer l’investissement des dernières semaines. Tout l’état d’esprit qu’on a pu avoir. Au moins, elle me permet de remercier le travail de l’équipe. Aujourd’hui, mes coéquipiers ont sacrifié leur course pour moi. Au début, on a pris la course à l’envers et ils ont roulé pour me permettre de ne pas mettre un coup de pédale. Léandre Lozouet a mis des gros relais, Victor Guernalec a été très fort, des coureurs expérimentés comme Arnaud Démare ou Anthony Delaplace m’ont canalisé. Je pourrais tous les citer. Je leur tire mon chapeau.

Avec du recul, est-ce qu’attendre le sprint était la bonne solution ?

Dans le dernier tour, j’ai quand même tenté ma chance pour aller chercher Paul (Lapeira). C’était le bon moment mais ça n’a pas marché. Après, c’était moins en ma faveur et j’ai parié sur le sprint.

La course a-t-elle été assez difficile ?

C’est un de mes regrets. À l’arrivée, malgré la chaleur, je me sentais toujours assez frais. C’est le signe que la forme est là, mais ça me pousse aussi à me demander ce qui aurait pu se passer si j’avais tout donné jusqu’à finir mort…

Vous étiez tout de même isolé face à des équipes en surnombre comme Groupama-FDJ et Decathlon.

Là, je dois reconnaître que je n’ai plus envie de voir de maillot bleu (rires). La FDJ ne m’a jamais lâché la roue. Ils ont joué toute la course avec notre mental. Dans un championnat de France, il faut savoir jouer. C’est une partie de poker plus qu’une course de vélo. Rien n’est prévisible. Je suis content qu’on les coiffe à la fin.

Dans le sprint final, vous avez cru à la victoire ?

J’avais confiance en mes jambes. Quand j’ai vu le panneau « 200 m de l’arrivée », je me suis dit qu’il y avait quelque chose à jouer. Mais au final, je n’ai peut-être pas suffisamment cru en moi et j’ai un peu calé… De là à gagner, je ne sais pas. Dorian est un des meilleurs du monde sur un tel effort. Je suis content qu’il gagne, c’est une belle personne. Mais j’aurais pu me rapprocher de lui.