Cultiver ses différences, les entretenir, les mettre en évidence, et marquer son territoire politique. Chez les Écolos nantais, c’est une figure de style. Ils ne perdent jamais une occasion d’exprimer réserves, nuances, et même critiques, comme lors de ce dernier conseil métropolitain, avec cette question récurrente de la réduction de l’artificialisation des sols.
« Cette exigence », dictée par « la lutte contre le dérèglement climatique, commence à porter ses fruits », savoure la cheffe de file des écolos, Marie Vitoux. Avec 56,5 hectares par an consommés entre 2018 et 2022, la trajectoire est « bonne » reconnaît-elle. Mais « pas tout à fait dans les clous de la loi Zéro artificialisation nette, qui pose un plafond de 52 hectares consommés par an, mais on s’en rapproche ».
Projets gloutons
Sur cette bataille du foncier, les écolos ne lâchent rien, hypervigilants sur les projets trop gloutons en termes de foncier, comme « l’extension de Belle Étoile, la bétonisation de Métairie Rouge, sans compter le pont de Bellevue, et les 75 hectares de bétonisation du Plum (Plan local d’urbanisme métropolitain) ». Des projets coupables d’engloutir, à eux seuls, « plus de 120 hectares », s’affolent les élus verts.
Trop pour pouvoir valider ce rapport sur l’artificialisation des sols. Ce vendredi, ils ont donc choisi de s’abstenir sur cette délibération.
Abstention encore, cette fois pour le parking destiné au futur CHU. Les Écolos n’ont jamais caché leur opposition à ce projet, qui incarne ce qu’ils ne veulent pas, « l’hyperconcentration de l’offre de soins », qui plus est sur une île, « peu accessible et plus sujette aux inondations ».
Opposés donc, mais « pragmatiques », car conscients des besoins, comme l’explique la vice-présidente écologiste Mahel Coppey. « Il est évident qu’on ne peut pas se passer de stationnement automobile, pour que chacun puisse se soigner. » Pourtant, là encore, faute « d’une vision claire sur les besoins en stationnement », ils ont opté pour l’abstention. Cette abstention donne le ton de leur campagne.