Il y a urgence. Entre agressions armées « jusque sur des terrains de sport », violences intrafamiliales « chroniques » ou décès de mineurs par arme à feu, la Guadeloupe fait face à une situation invivable et même « alarmante ». Quatre députés du département d’Outre-mer en appellent au gouvernement dans un courrier consulté dimanche par l’AFP.
« Il n’est plus possible d’attendre. Le territoire arrive à un point de non-retour, malgré nos alertes », écrivent dans leur courrier daté de vendredi les élus Christian Baptiste (apparenté socialiste), Élie Califer (socialiste) ainsi que Max Mathiasin et Olivier Serva du groupe indépendant Liot (Libertés, Indépendants, Outre-mer et Territoires).
Ils interpellent le gouvernement « afin qu’il prenne toute la mesure de la crise et engage les réponses à la hauteur des enjeux ». Parmi elles, ils citent « le déploiement de renforts significatifs en matériels » et en « effectifs de policiers, de gendarmes et de magistrats, spécifiquement dédiés à la Guadeloupe ».
28 homicides depuis le début de l’année
En Guadeloupe comme en Martinique, les autorités s’alarment de la circulation massive des armes, sur fond de narcotrafic. Depuis le début de l’année, la Guadeloupe a déjà enregistré 28 homicides dont 17 par arme à feu, et 111 tentatives de meurtre. Le territoire occupe en proportion le 2e rang national pour les homicides, derrière la Guyane.
Mi-juin, le premier président et le procureur général de la cour d’appel de Basse-Terre avaient alerté sur la montée spectaculaire des violences. Elles touchent de plus en plus de jeunes, avec des mineurs armés dès l’adolescence, dans un climat de tension sociale et de banalisation des armes, s’étaient-ils alarmés, appelant à un « sursaut républicain ».
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Dans leur courrier, les quatre élus estiment que la région est devenue « une zone rebond du trafic de drogue entre l’Amérique du Sud et l’Europe, concentrant toutes les vulnérabilités douanières et sécuritaires ». Dans ce contexte, de « jeunes ressortissants d’États étrangers, sont exploités comme main-d’œuvre interchangeable au service des trafics illicites ».