Des organisateurs “consternés”, une “demande d’explications” adressée par le gouvernement à la BBC, qui a retransmis le concert, et en prime une enquête de la police locale : c’est le bilan de la quatrième journée du très populaire Festival de Glastonbury après la prestation du duo de rap punk Bob Vylan.

Samedi 28 juin, devant une foule où pointaient des dizaines de drapeaux palestiniens, le chanteur Bobby Vylan a scandé “Palestine libre, libre !” mais aussi “Mort, mort à Tsahal !” tout en incitant son public à reprendre longuement les deux slogans, rapporte la BBC. Une initiative qui “a largement dépassé les bornes”, selon la direction du festival, tandis que des militants contre l’antisémitisme ont annoncé qu’ils allaient porter plainte contre le groupe audiovisuel.

Bob Vylan est un duo punk anglais basé à Londres, explique la BBC. “Bobby Vylan est le chanteur et guitariste, tandis que Bobbie Vylan est le batteur. Ils utilisent des noms de scène pour préserver leur anonymat et se désignent collectivement sous le nom de The Bobs.”

Au cours de la même journée, le groupe de rappeurs nord-irlandais Kneecap, qui avait diffusé en avril dernier des vidéos appelant à la mort de députés britanniques, s’en est pris pour sa part au Premier ministre Keir Starmer “dans une performance émaillée d’insultes”.

“Nous rappelons instamment à tous ceux qui participent à la production du festival qu’il n’y a pas de place à Glastonbury pour l’antisémitisme, les discours de haine ou l’incitation à la violence”, ont tenu à déclarer les organisateurs dans un post Instagram.

Lors d’une émission diffusée ce dimanche sur la BBC, le ministre la Santé Wes Streeting a estimé “révoltants” les slogans scandés à Glastonbury. “Si je pense à la guerre en Ukraine, je veux sans aucun doute que l’Ukraine gagne, mais cela ne veut pas dire que je vais applaudir la mort des Russes. Je ne pense pas que quiconque ait quoi que ce soit à gagner à de tels propos.”

L’ambassade d’Israël au Royaume-Uni a dénoncé “la rhétorique de haine” exprimée durant le festival, ajoutant qu’“il y a lieu de s’inquiéter de la normalisation d’un langage extrémiste et de glorification de la violence”. En réaction, Wes Streeting a appelé Israël à “balayer devant sa porte” et à “prendre plus au sérieux la violence de ses propres citoyens contre les Palestiniens”.