Le président de Barilla pour l’Europe de l’Ouest était l’invité d’« Esprit d’entreprise » sur Le Figaro TV.
Leader mondial des pâtes, avec près de 5 milliards d’euros de chiffre d’affaires, le groupe familial Barilla s’est fait une place de choix en France. D’abord avec les pâtes, qui ont fait sa renommée, mais aussi avec les pains Wasa ou Harrys, rachetés en 2003. En Italie, le groupe a aussi construit un pilier en Italie avec les biscuits Mulino Bianco (1 milliard d’euros de chiffre d’affaires).
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Phénomène du pesto
Présent dans plus de cent pays avec trente usines, le groupe s’adapte aux nouvelles tendances de consommation. Mais aussi aux attentes de praticité qui dopent les ventes de ses sauces, mais surtout de ses pestos, « un véritable phénomène commercial qui devance désormais la classique bolognaise », relève Miloud Benaouda. Le groupe met aussi l’accent sur les réseaux hors des grandes surfaces, alors que les consommateurs se restaurent de plus en plus hors de chez eux. « Nous constatons une fragmentation de la consommation, et le hors-domicile est clairement un relais de croissance pour lequel nous développons des gammes spécifiques, affirme le dirigeant. L’enjeu est aussi de répondre à toutes les attentes : des pâtes sans gluten aux pâtes bio, en passant par les pâtes filées au bronze ou les pâtes hyperprotéinées, qui ont nécessité trois ans de développement industriel pour garder le goût des pâtes. On pense que c’est simple de faire de bonnes pâtes, mais non ! »
Dans un monde agité par la guerre commerciale, les aléas climatiques et les tensions sur les matières premières (céréales, œufs, chocolat…), le groupe a revu son organisation pour être plus agile. « On démultiplie nos sources d’approvisionnement pour rester en sécurité. Nous accélérons aussi notre travail de filière, ce qui nous permet à la fois de mieux rémunérer les agriculteurs et d’être mieux servis quand il y a une crise. Le temps où les matières premières étaient fondamentalement disponibles est fini », explique Miloud Benaouda.
Un système alimentaire de qualité
Barilla a aussi travaillé aussi sur ses recettes pour répondre aux demandes croissantes de naturalité des consommateurs. « En quinze ans, nous avons revu 490 recettes de produits. Et sur Harrys, 90 % des recettes ont été revues, sur la réduction du taux de sel, de gras et de sucre », explique le dirigeant, qui déplore les attaques contre l’agroalimentaire. « On va très loin sur la manière dont on attaque l’alimentation tous les jours en France. C’est insupportable car nous avons l’un des meilleurs systèmes alimentaires au monde. Nous sommes la première industrie de ce pays, avec une cuisine assez fantastique que tout le monde nous envie à travers le monde, et on lui tape dessus tous les trois jours. C’est exagéré ! »
Le patron souligne aussi l’attractivité persistante de l’Hexagone. « La famille Barilla a investi 200 millions d’euros dans nos usines en dix ans. Cela prouve qu’avec un coût de l’énergie qui reste très compétitif, des infrastructures de transport qu’on nous envie, et de nombreux talents, la France reste attractive. »