La garden-party qu’elle organisait ce dimanche à l’hippodrome de Borély (8e) lui ressemble. Pas de petits fours, mais des assiettes bien remplies qui passent de table en table. Une bonne heure de retard au démarrage sous un soleil de plomb, des parasols qui s’envolent, un ventilateur-brumisateur de compétition loué pour l’occasion mais sans le mode d’emploi… Qu’importe, les quelque 400 participants au rendez-vous « des amis de Nora Preziosi » ne lui en tiendront pas rigueur. Au côté des familles, des avocats, des militants, l’acteur Moussa Maaskri ou encore Rachid Zeroual, le patron des South Winners. « On est là pour la soutenir, pour lui dire qu’on est avec elle et qu’elle a toute notre confiance, pose la quadragénaire Malika, venue du 14e, avec enfants et éventails. Encore plus avec ce qu’on est en train de lui faire, c’est dégueulasse ».

Le 13 juin, La Provence relayait un rapport de l’Agence nationale de contrôle des logements sociaux (Ancols) concernant 13 Habitat. La gestion de Nora Preziosi, la présidente du premier bailleur du département, est pointée du doigt par le gendarme du logement social : conflits d’intérêts, recrutements nébuleux… On lui reproche notamment d’avoir attribué des appartements aux membres de sa famille, dont un à sa mère dans le quartier des Catalans (7e).

« La politique des coups bas, des boules puantes… »

Alors qu’une enquête a été ouverte par le parquet de Marseille, Nora Preziosi a définitivement été écartée, vendredi, de la présidence de 13 Habitat. Alors deux jours après, ce troisième rendez-vous des « Amis de Nora Preziosi » avait un parfum particulier. Celui de la contre-attaque en rangs serrés. « Moi je suis un ancien militant LR et il n’y a qu’elle qui ne m’a pas déçu », souffle Daniel, qui était déjà dans les rangs des supporters, en novembre dans le 14e, puis le 30 avril dernier, à Saint-Marcel (11e). Hier encore, la Marseillaise de Font-Vert a joué sa partition. Sans se forcer. Elle connaît tous les prénoms, même ceux des enfants dans les poussettes. Alors, elle s’est à nouveau prêtée à tous les selfies, à tous les petits mots glissés à l’oreille, à toutes les accolades. Et elles furent nombreuses sur le chemin qui l’a menée sur le podium, le poing levé. Mais ce dimanche, point de Frédéric Collart à la tribune (SE) alors que le candidat déclaré à la mairie de Marseille avait prononcé un discours en son honneur en avril dernier.

« Je sais que la politique est rude, je sais que la femme libre que je suis déplaît à certains. mais je ne suis pas une femme que l’on fait taire. Je refuse de céder à l’intimidation, je ne suis pas une alimentaire de la politique, moi ! », lançait-elle à la tribune. « La politique des coups bas, des boules puantes, des planches savonnées pour faire perdre et souvent dans son propre camp, cette politique ne m’intéresse pas. Je peux même vous dire que je la méprise. Moi je n’ai pas changé de numéro de téléphone depuis 2001, je ne suis pas comme les autres et je ne ressemblerai à personne ! »

Une liste Nora Preziosi aux Municipales ?

Devant ses fidèles, la conseillère départementale l’a redit. Malgré « un assassinat politique », elle restera « droite » et compte bien peser lors des prochaines échéances électorales. Depuis que Les amis de Nora Preziosi a basculé d’association à parti politique, la conseillère municipale des 6-8 avance « sans trembler », souffle un proche.