Par
Fabien Massin
Publié le
30 juin 2025 à 6h44
Un dramatique accident fin mai 2025 — deux véhicules se sont embrasés et un homme a perdu la vie — est venu tristement le rappeler : le boulevard du 11-Novembre au Petit-Quevilly (Seine-Maritime) est accidentogène. Un axe rectiligne entre le rond-point des Bruyères et le carrefour des Chartreux, par où passe une voie de Teor (T4), et qui se poursuit jusqu’au Zénith. Les riverains constatent et dénoncent régulièrement des vitesses excessives — dans une zone où la vitesse est pourtant limitée à 30 km/h —, des courses nocturnes et des accidents fréquents. Côté ville du Petit-Quevilly et Métropole Rouen Normandie, on tâche d’apporter des solutions pour sécuriser le boulevard.
« C’est devenu une piste de karting »
Herminio habite ici depuis 30 ans, à proximité de l’arrêt de Teor 11-Novembre. « Il y a eu cet accident, mais en fait ça n’arrête pas », déplore-t-il. « Récemment, il y en a eu également un au croisement des Chartreux. Ça roule vite ici, des voitures arrachent régulièrement des poteaux, la nuit, on voit des automobilistes griller les feux rouges. »
C’est limité à 30 km/h, mais si déjà les voitures roulaient à 50 ce serait bien. Et les voitures continuent comme ça avenue des Canadiens, c’est devenu une piste de karting. Il y aura d’autre accidents c’est sûr.
Herminio
riverain du boulevard du 11-Novembre
Personnellement, le riverain aimerait que plus de feux rouges soient mis en place, « pour ralentir les voitures », ainsi qu’un radar et pourquoi pas des ralentisseurs.
« Une voiture sur l’axe normale et l’autre sur la voie du Teor »
À quelques maisons de là, Thierry Leconte est un pourfendeur des aménagements apportés dans le cadre de l’arrivée de la T4. En ce sens, il a lancé une pétition en ligne dès 2019. Sur la vitesse et la dangerosité du boulevard, il témoigne : « Cela fait des mois et des mois qu’il y a des « runs » sur cet axe, surtout la nuit de samedi à dimanche vers 3-4 heures du matin. Ces « runs » sont très brefs et ne durent que quelques minutes. Une des voitures roule sur l’axe normal et l’autre sur la voie du Teor. Le tout à fond les ballons. »
Selon lui, les bordures centrales constituent également un danger : « Ces bordures censées ralentir la circulation automobile ne jouent pas leur rôle », estime le riverain. « Bien au contraire, elles occupent une quantité énorme d’espace public, pour rien. » À ses yeux, elles sont même « accidentogènes ».
Fin mai 2025, un dramatique accident s’est produit sur le boulevard du 11-Novembre : deux véhicules se sont embrasés (à cause de la présence protoxyde d’azote) et un homme a perdu la vie. (©FM/76actu)
Du côté de la Ville et de la Métropole (qui a la compétence voirie), on est bien conscient des problèmes rencontrés sur le boulevard du 11-Novembre. Une réunion à ce propos a eu lieu dans le courant du mois de juin.
« Les relevés effectués par les services de la Métropole montrent que 80 % des voitures roulent au-dessus de 40 km/h et des vitesses allant jusqu’à 130 km/heures ont été constatées », informe Charlotte Goujon, maire du Petit-Quevilly, vice-présidente de la Métropole en charge de la transition écologique. « Les riverains nous alertent, il y a des accidents corporels et on observe que du mobilier urbain est dégradé du fait d’accidents. En général, tout cela se produit la nuit. »
Les excès de vitesse ne sont pas liés aux aménagements mais aux comportements. Néanmoins on ne peut pas se satisfaire de ça. Nous avons ainsi renforcé la signalisation indiquant la zone 30, avec des panneaux et du marquage au sol. La présence de notre police municipale a été renforcée, elle fait ici des passages réguliers et verbalise le cas échéant.
Charlotte Goujon
mairie du Petit-Quevilly
Mais cela n’est pas encore suffisant selon l’élue. « Nous espérons que l’État accède à notre demande d’installation d’un radar de vitesse qui verbalise sur cet axe. La Métropole réfléchit à installer une caméra au carrefour Gambetta/11-Novembre. Nous examinons également la possibilité de bloquer l’accès la voie de Teor la nuit. »
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