Posted On 30 juin 2025
La municipalité Piolle tente tant bien que mal de trouver des motifs de réjouissance. Dernièrement, dans le Dauphiné Libéré elle se félicite d’une timide hausse de 3 000 spectateurs au théâtre municipal. Une goutte d’eau triomphante qui n’enraye aucunement le déclin de l’institution ces dernières années.
L’ÉROSION VERTIGINEUSE DU NOMBRE DE SPECTATEURS
Si le théâtre a péniblement attiré 14 400 spectateurs cette saison, il convient de rappeler pour avoir un ordre de grandeur en tête qu’il en attirait… 54 000 en 2002/2003, après l’âge d’or du directeur Guy Sisti. La perte sèche est de 40 000 spectateurs en 20 ans. Ce n’est pas un accident, mais le résultat mécanique d’une politique qui, sous couvert « d’élargir les publics », a surtout réussi à vider les salles. Déclin qui s’est encore accentué à partir de 2014, année de l’élection d’Eric Piolle et de l’arrivée des Verts/LFI.
Les chiffres de fréquentation du théâtre. Un crash complet.
LA FRÉQUENTATION DIVISÉE PAR DEUX SOUS L’ÈRE PIOLLE
En 10 ans, la fréquentation du théâtre a été divisée par deux. Et encore, ce sont des chiffres artificiellement gonflés par le fait qu’ils ont, en plus du grand théâtre, repris en main la gestion du théâtre 145 et du théâtre de poche pour les municipaliser alors qu’ils étaient jusque-là confiés à des collectifs d’artistes indépendants. Ils comparent donc les chiffres de trois structures à ceux d’une seule structure par le passé : et malgré ce tour de passe-passe, la descente aux enfers est claire et nette.
LE SPECTACLE DE L’IDÉOLOGIE IMPOSÉE…
Les raisons ne sont pas compliquées à identifier. Les Verts/LFi ont souhaité faire du théâtre une chambre de résonnance caricaturale de leurs obsessions idéologiques. Les thématiques des spectacles sont imposées pour obéir à leur agenda, comme le rappelle encore le Dauphiné Libéré qui évoque la ligne directrice de la saison : « violences faites aux femmes, l’altérité, le rapport à notre histoire, le dérèglement climatique… ».
… CONDUIT AU RABOUGRISSEMENT CULTUREL
Le théâtre n’est plus vu comme un lieu de création, mais comme une pauvre annexe du conseil municipal où l’on déroule le programme politique des Verts/LFI. L’art n’est plus qu’un prétexte au service de leur cause. Forcément avec une telle vision, les spectateurs se sont massivement détournés de l’institution qui, à l’instar de tout ce que touchent les Piollistes, devient un espace réservé à une clientèle sociologiquement homogène et acquise à leurs idées. Le grand rabougrissement.
Lors du précédent mandat, manifestation des collectifs envahissant l’hôtel de ville pour protester contre la prise en mains de la programmation des théâtres par les élus.
LES RECETTES DIVISÉES PAR 10
Cette politique n’est pas seulement un désastre artistique, c’est aussi un gouffre financier. Les recettes de billetterie, qui s’élevaient à 1 000 000 € par an en moyenne de 1990 à 2001 (le théâtre était même bénéficiaire), s’effondrent aujourd’hui à environ 120 000 € : elles sont presque divisées par 10 ! Ce gouffre financier est payé par le contribuable, toujours selon le schéma habituel de la gestion Piolliste : les Grenoblois qui payent l’impôt financent des services qui bénéficient à une maigre poignée.
SUBVENTIONNER POUR MIEUX RÉGNER
Mais comment s’assurer que les créateurs culturels suivent bien la ligne municipale ? Par un assez peu subtil chantage aux subventions. Les élus ont mis en place une « charte culturelle » qui conditionne son soutien. Les artistes doivent désormais prouver leur bonne conduite idéologique et montrer patte blanche dans les différents mantras des Verts/LFI : pourcentage de femmes au plateau, empreinte écologique, répartition des genres par métier… L’artiste doit avant tout réfléchir à comment rentrer dans les cases de l’adjointe « aux cultures » Lucille Lheureux plutôt qu’à créer !
En conseil municipal, l’exposé minutieux de Brigitte Boer, coprésidente du groupe d’opposition avec Alain Carignon, sur l’historique et la situation du théâtre à Grenoble.
LES BIBLIOTHÈQUES SUBISSENT LE MÊME SORT
Le théâtre n’est pas le seul à faire les frais des orientations culturelles de la majorité. Les bibliothèques ont aussi été très malmenées, avec la fermeture de deux points de lecture de proximité lors du premier mandat. Malgré les résultats de cette politique de rétrécissement (-50% de fréquentation du réseau entre 2017 et 2021 !), les Verts/LFI entendent persister avec un nouveau projet de fermeture de deux bibliothèques de quartier et la suppression d’une partie du fond d’une troisième…
DE LA CAPITALE DES ALPES AU VILLAGE DORTOIR
Tout ceci aboutissant à faire de Grenoble un désert culturel, qui se vide petit à petit : fin du festival Holocène qui met nommément en cause le manque de soutien de la municipalité, fermeture de la Bobine, dépôt de bilan de La Fabrique Opéra quasiment pas soutenue par la ville malgré la mission d’intérêt public qu’elle menait et l’affluence à ses spectacles… Combiné à la désertification commerciale et à la paupérisation massive de la ville, la capitale des Alpes devient petit-à-petit une sorte de village dortoir.
Même la MC2 avait durement fait les frais du désengagement municipal.
GRENOBLE, « UN CHAMP DE RUINES CULTUREL »
La dérive a déjà longuement été documentée. En 2021 , le journaliste de France Culture Frédéric Martel livrait une autopsie brûlante de la politique culturelle à Grenoble, dénonçant les « oukases, coups de menton, et l’arbitraire politique » de la municipalité. Plus récemment, l’ancien directeur du Magasin-CNAC, Yves Aupetitallot, qualifiait Grenoble de « champ de ruines culturel » avant d’appeler « toutes les forces politiques » à « s’unir pour tourner la page Piolle ».
PROPAGANDE OU LIBERTÉ : LES GRENOBLOIS DÉCIDERONT
Car la politique culturelle des Verts/LFI consiste en un système de propagande, qui assèche la création et insulte l’intelligence des Grenoblois. La liberté des artistes est une menace pour cette idéologie qui ne supporte aucune nuance. Face à ce champ de ruines, les élections municipales de mars 2026 permettront aussi de tourner la page de ce dogmatisme destructeur pour restaurer une ambition culturelle fondée sur la liberté de création, l’excellence et la diversité.