ALe rapport financier 2024, qui sera examiné lors du conseil municipal de ce mardi 1er juillet, révèle une performance remarquable : un désendettement de près d’un million d’euros sur une seule année. Régis Cadegros, adjoint responsable des finances municipales, présente un bilan qui a de quoi faire des envieux parmi ses homologues. Cette réduction significative de la dette communale résulte d’une stratégie simple mais efficace : emprunter moins que ce qui est remboursé.
Les chiffres qui parlent
Au terme de l’exercice 2024, l’endettement réel de la collectivité s’établit à 25,9 millions d’euros. Ce montant correspond à la dette « propre » de la commune, c’est-à-dire celle qui reste effectivement à sa charge. Le montant total grimpe à 27 millions d’euros en incluant certains emprunts que Saint-Étienne Métropole rembourse dans le cadre des transferts de compétences. Cette diminution s’explique par une gestion prudente : seulement un million d’euros d’emprunts contractés contre 1,9 million d’euros remboursés. Une différence qui se traduit par un allègement net des finances communales.
727 euros par habitant : un niveau enviable
Rapportée au nombre d’habitants, la dette municipale représente 727,28 euros par personne. Ce ratio place la commune dans une situation particulièrement favorable comparée aux villes similaires. Les communes de 20 000 à 50 000 habitants affichent en moyenne un endettement de 976 euros par habitant selon les dernières statistiques nationales. Avec un écart de 25 % en faveur de la municipalité, ses administrés peuvent se féliciter d’une gestion financière exemplaire.
Capacité de remboursement : 5,13 années
Si la collectivité décidait de consacrer l’intégralité de son épargne au remboursement de ses dettes, elle pourrait théoriquement s’affranchir de tout endettement en un peu plus de cinq ans. Cette capacité de désendettement, bien qu’légèrement supérieure à la moyenne de sa catégorie (4,65 ans), reste très confortable. Les seuils d’alerte fixés par les experts financiers se situent à 10 ans, et le niveau critique à 12 ans. Avec 5,13 années, la commune navigue en eaux calmes, loin de toute zone de turbulence budgétaire.
Charges d’emprunt : deux fois moins que la moyenne
L’effort annuel consenti pour honorer les échéances de remboursement s’élève à 55,63 euros par habitant. Cette annuité, qui englobe capital et intérêts, représente exactement la moitié de ce que supportent en moyenne les communes comparables. Quand les villes de taille similaire consacrent 126 euros par habitant au service de leur dette, cette municipalité démontre qu’une politique d’investissement raisonnée peut considérablement alléger la pression financière sur les citoyens.
Taux d’endettement maîtrisé
Le ratio d’endettement, équivalent municipal du taux d’endettement des ménages, s’établit à 50,72 %. Ce pourcentage mesure le poids de la dette par rapport aux recettes de fonctionnement courantes. Là encore, la performance dépasse les standards : la moyenne nationale pour cette catégorie de communes atteint 58,97 %. Cette marge de manœuvre supplémentaire offre des perspectives d’investissement intéressantes pour les années à venir.
Structure de financement sécurisée
La municipalité a fait le choix de la prudence en matière de risque financier. Sa dette bénéficie de la meilleure notation possible selon la classification Gissler : 100 % 1A, synonyme de risque minimal. Cette sécurisation passe par une répartition équilibrée des types de taux : 72 % d’emprunts à taux fixes garantissent une prévisibilité des charges, 26 % indexés sur le livret A offrent une certaine souplesse, et seulement 2 % à taux variables limitent l’exposition aux fluctuations du marché.
Évolution des taux d’intérêt
Le taux moyen des emprunts municipaux atteint actuellement 1,91 %, en hausse par rapport aux 0,81 % de 2021, période de taux historiquement bas. Cette progression reflète la remontée générale des taux d’intérêt observée ces dernières années. Pour mettre cette évolution en perspective, il faut rappeler qu’en 2014, ce même taux moyen culminait à 3,15 %. La situation actuelle, bien qu’en progression, reste donc très favorable dans une perspective historique.
Partenaires financiers
Deux établissements se partagent le financement municipal : Sfil Caffil (anciennement Dexia, aujourd’hui rattachée à La Banque Postale) pour 73,5 % du portefeuille, et la Caisse d’Épargne pour les 26,5 % restants. Cette diversification des sources de financement évite une dépendance excessive à un seul partenaire bancaire tout en permettant de négocier des conditions avantageuses.
Stratégie de réduction des risques
Depuis 2014, l’équipe municipale a systématiquement évité les emprunts à taux variables, considérés comme plus risqués. Cette politique porte ses fruits : la part de ces produits financiers a chuté de 49,3 % à seulement 2 % du portefeuille total. Les taux variables restants sont uniquement indexés sur l’Euribor 3 mois, référence européenne qui s’établit actuellement à 2 % après avoir atteint 2,7 % fin 2024.
Perspectives 2025
Pour l’année en cours, la commune a contracté un nouvel emprunt de 3 millions d’euros sur vingt ans. Ce financement, indexé sur le livret A avec une marge de 0,65 %, présente un taux actuel de 3,05 %. Cette nouvelle dette devrait porter l’endettement total à 27 millions d’euros en fin d’année, soit un taux moyen légèrement majoré à 1,93 %. L’adjoint aux finances mise sur une baisse prochaine du livret A pour alléger cette charge.