C’est un vrai signal d’alarme que les grandes sociétés de télécommunication ont lancé. Dans un courrier adressé à l’Union européenne, au Royaume-Uni et à l’OTAN, Vodafone, Telefonica, propriétaire d’O2, et Orange préviennent qu’une hausse des attaques sur les câbles sous-marins risque de mettre en péril certains domaines essentiels.
La Russie accusée de sabotage
Les entreprises soulignent ainsi : « Les répercussions des dommages causés aux câbles sous-marins s’étendent bien au-delà de l’Europe, affectant potentiellement les infrastructures Internet et électriques mondiales, les communications internationales, les transactions financières et les services critiques dans le monde entier. »
Les signataires exhortent donc les puissances occidentales à collaborer davantage, notamment via le partage de renseignements et des initiatives de surveillance communes :
Des approches harmonisées doivent être élaborées pour l’écosystème des câbles sous-marins, visant à aligner les objectifs de sécurité sur la faisabilité opérationnelle ainsi que sur un modèle économique viable, et fondées sur des pratiques exemplaires proportionnées et axées sur les risques, élaborées en étroite collaboration avec l’industrie.
D’après nos confrères du Daily Telegraph, ces alertes ne tombent pas par hasard et correspondent à une période critique. Alors que plus de 500 câbles transportent environ 95 % de l’ensemble des données internationales, 11 d’entre eux ont été endommagés depuis octobre 2023 en mer Baltique tandis que des incidents similaires ont été signalés en mer du Nord.
Certains n’hésitent d’ailleurs pas à accuser directement la Russie, qui, de son côté, nie vigoureusement. C’est le cas du secrétaire à la Défense britannique qui qualifiait ces coupures de « nouvel exemple de l’agression russe croissante ». Il ajoutait : « Je souhaite également que le président Poutine entende ce message : nous vous voyons, nous savons ce que vous faites et nous n’hésiterons pas à prendre des mesures énergiques pour protéger ce pays. »
La France se prépare au pire
Pour rappel, nous vous parlions déjà en 2022 des risques liés aux infrastructures sous-marines après le sabotage des gazoducs Nord Stream. Face à cette menace, Emmanuel Macron avait ordonné une inspection des câbles français et renforcé leur surveillance. La Marine nationale et les opérateurs privés comme Orange Marine ont participé à cette mission via des capteurs de sécurité, des drones sous-marins, et des écoutes maritimes.
En cas d’urgence avérée, un plan priorise la circulation des données critiques (hôpitaux, banques) et pourrait limiter l’accès à des services gourmands comme Netflix. Malgré ces mesures, un sabotage total reste peu probable. Il faudrait en effet couper simultanément plusieurs câbles majeurs pour perturber significativement le réseau. La France dispose par ailleurs de redondances pour dérouter les flux de données en cas d’incident.
Enfin, la sécurité de ces infrastructures est aussi une question stratégique internationale. Satellites et renseignements permettent de surveiller les zones sensibles, et tout acte hostile pourrait être considéré comme un casus belli. Plus d’informations à ce sujet dans notre précédent article ici.
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