C’est l’invité d’honneur. Au moment d’être fait Chevalier de culture et de tradition de l’Ordre illustre des chevaliers de Méduse, Marc Lesk ne boude pas son plaisir. Récent président de la Fédération internationale des confréries bachiques (FICB), il participait ce samedi 28 juin au chapitre estival de cette société qui promeut le patrimoine, l’art de vivre et les vins provençaux, des vins de Bandol à ceux de Bellet, en passant évidemment par les Côtes de Provence et les Coteaux varois, mais aussi les plus petites appellations que sont Cassis et Palette.

Accueillis au Domaine Régis Frères de Vidauban, les chevaliers de Méduse ont ainsi procédé à l’intronisation de six nouveaux membres et à la traditionnelle élévation au grade d’officier pour six d’entre eux. Éric Pastorino, président du Comité interprofessionnel des vins de Provence, et Laurent Bunan, des domaines du même nom, ont, eux, reçu le grade de commandeur.


Marc Lesk est le président de la Fédération internationale des confréries bachiques. Photo Florian Escoffier.

Lui-même membre d’une vingtaine de confréries, Marc Lesk revient sur le rôle que celles-ci tiennent dans le monde du vin.

Pourquoi le monde du vin a-t-il besoin des confréries? Qu’apportent-elles de plus ou de différent des syndicats ou des appellations?

L’idée, c’est de promouvoir une philosophie du vin. De rappeler que le vin, ce n’est pas qu’une production, un commerce, une consommation, mais aussi une histoire, une civilisation. Bref, une culture. Donc, quand vous allez sur un salon, que vous voyez des gens en costume porteurs, ils apportent une dimension supplémentaire.

Les confréries adhérentes de la FICB signent une charte les engageant sur des valeurs et des objectifs. Lesquels?

Notre objectif, c’est de partager l’amour et la raison du vin, qui s’expriment dans trois dimensions: l’esthétique, le sociétal et l’ivresse. L’esthétique dans la richesse aromatique, comme en parfumerie. Le sociétal, parce que le vin est très lié à l’amitié: partout, quand on trinque, on dit « santé! » et c’est la plus belle chose qu’on peut souhaiter à quelqu’un. Et enfin l’ivresse, dans le sens de l’aventure, de larguer les amarres sans aller dans la tempête. C’est ça, la « raison du vin », qui justifie que nous soyons aussi signataires d’une charte sur la modération.

Les objectifs sont donc de promouvoir les traditions, tout en cultivant la convivialité.

En 2024, la production mondiale de vin a chuté, comme c’est le cas depuis plusieurs années. Quel rôle la FICB peut-elle tenir pour inverser la tendance?

L’un des enjeux des confréries, c’est d’attirer des gens plus jeunes. Car, soyons honnêtes, ceux qui sont dans les confréries bachiques ou gastronomiques sont souvent plutôt âgés. On voit notamment que quand des initiations à la dégustation sont organisées, elles attirent des personnes plus jeunes. C’est une solution que nous pouvons mettre en avant pour intéresser au vin, en faisant rayonner les terroirs.

Méduse est l’une des plus anciennes sociétés bachiques de France et cofondatrice de votre fédération: quelles sont ses forces selon vous?

C’est une confrérie extrêmement brillante avec une magnifique histoire. Et en même temps, avec un terroir conséquent, puisque ça couvre toute la Provence, jusqu’à Nice. D’ailleurs, elle rayonne dans beaucoup d’endroits et même à travers le monde puisqu’un de ses prieurés est installé à bord de The World, un paquebot de luxe en copropriété qui sillonne les mers: partout où ils vont, ils font la promotion des vins de Provence.