Du sport, les équipes de pose de la charpente en bois de l’équipement (2 000 m² SP) du quartier Saint-Sauveur à Lille, en font. L’agence bureau Face B a en effet imaginé un système constructif en béton et bois à haute technicité qui confère à la nouvelle halle sportive une structure originale tout en contorsion. Les architectes ont opté pour un empilement : la salle polyvalente sera surplombée par le dojo, lui-même coiffé par le terrain de basket. Les deux premiers niveaux ont été construits avec un système poteau-poutre préfabriqué en béton. Le dernier étage est quant à lui doté d’une structure aux lignes originales qui évoquent des sheds. « Ces courbes permettent aux quatre coques en bois de capter la lumière et les calories du sud, tout en diffractant le flux lumineux afin que jamais un rayon du soleil ne touche le sol et n’éblouisse un joueur », souligne Germain Pluvinage, architecte cogérant de bureau Face B qui assure la maîtrise d’œuvre avec Bollinger+Grohmann, Energelio, ETBE Ingénierie, BMF et Arobat.

La fabrication et le montage de cette structure, qui se sont avérés très techniques car sortant des calculs habituels de descente de charge, ont été confiés à l’entreprise Edwood. « La pose des 143 m³ d’épicéa sous forme de lamellé-collé vient de s’achever. Les poteaux extérieurs font 13 m de haut et les poutres, 22,5 m de long », détaille Camille Mourier, architecte cogérante de bureau Face B. Malgré l’épaisse peau en bardage métallique qui sera posée sur la charpente en bois, « elle restera lisible, comme on devine les os sous la peau. De même pour les niveaux en béton, avec une structure qui sera visible de l’extérieur », souligne Germain Pluvinage

Label Passivhaus. L’objectif est d’atteindre le label Passivhaus et le niveau E3 C1 du label E+C-. « Ce sera l’un des premiers équipements sportifs en France à afficher des besoins en chauffage inférieurs à 15 kWh/m².an et une consommation en énergie primaire pour tous postes confondus inférieure à 120 kWh/ m².an. L’empreinte carbone du bâtiment a de plus été examinée dans le cadre d’une analyse de cycle de vie », souligne Germain Pluvinage.

Pour la partie en béton, elle aussi technique, les architectes ont opté pour des dalles TT préfabriquées. « Ces dalles précontraintes sont livrées avec deux poutres intégrées, ce qui leur donne une forme de “T”. Elles sont habituellement plutôt utilisées pour l’industrie. Cette solution permettait de recourir à des poutres moins grosses », explique Germain Pluvinage.

C’est l’entreprise Ramery qui les a posées, « une première pour eux. Ils ont fait appel à un sous-traitant belge pour les produire. Pour la partie mitoyenne, nous avons eu aussi recours à des prémurs pré-isolés et posés contre des murs maçonnés existants de la halle voisine. L’entreprise a aussi dû couler des voiles en béton sur une hauteur de près de 6 m », ajoute Camille Mourier.

Pour avoir le moins de second œuvre possible, les systèmes de ventilation et de sécurité incendie seront calés dans le creux des dalles TT. L’équipement sera livré à la rentrée 2025 après 6,2 M€ de travaux débutés en février 2024.