La semaine dernière, Pierre Hurmic a pris la décision de suspendre toute activité de coopération avec Ashdod, ville israélienne jumelée à Bordeaux.
Dans un courrier datant du 26 juin dernier, le maire écologiste de Bordeaux Pierre Hurmic a informé Yechiel Lasry, le maire d’Ashdod en Israël, de la suspension des activités de coopération entre les deux villes, d’après une information de Rue89 Bordeaux confirmée au Figaro. Alors que le jumelage entre les deux villes date de 1984, l’édile de Bordeaux a pris cette décision de façon temporaire, «tant qu’un cessez-le-feu durable et un processus de paix ne seront pas engagés».
Dans ce courrier, il indique qu’il «déplore, comme beaucoup, que la riposte israélienne dans la bande de Gaza engendre tant de souffrances inadmissibles touchant les populations civiles palestiniennes dont des enfants privés de toute aide humanitaire». Il écrit par ailleurs que «l’escalade et la violence aveugle de cette agression infligée par le gouvernement de M. Netanyahou violent non seulement le droit international mais aussi les valeurs et exigences humanistes que doit incarner notre jumelage».
«Une décision choquante»
Un choix qui n’a pas manqué de faire réagir ses opposants à la mairie de Bordeaux. «Je découvre le revirement de Pierre Hurmic qui décide seul de suspendre notre jumelage entre Bordeaux et la ville d’Ashdod en Israël, donnant ainsi satisfaction à la France insoumise. Une décision choquante et incompréhensible», a réagi sur X Thomas Cazenave, élu d’opposition du groupe Renouveau Bordeaux. De son côté, Nathalie Delattre, actuelle ministre déléguée chargée du tourisme et future candidate à la mairie, estime que «prendre une telle décision sans vote au conseil municipal est un oubli démocratique».
Pour Virginie Bonthoux Tournay, candidate Reconquête ! déclarée aux prochaines municipales, «c’est une trahison des valeurs bordelaises». Pour elle, le premier édile souhaite faire «un coup médiatique». «Pierre Hurmic a cédé à des pressions, notamment du Comité Action Palestine, qui a lancé une pétition publique et multiplié les manifestations, et de groupes politiques comme Bordeaux en Lutte, qui a réclamé la fin du jumelage, ainsi que de voix proches de LFI.»
En juin 2024, lors d’un conseil municipal, Pierre Hurmic avait déjà été questionné sur une éventuelle suspension du jumelage avec Ashdod. Il avait rétorqué que Bordeaux était «très attaché» à ce jumelage et qu’il ne voulait pas «couper les ponts» avec le premier port d’Israël. Force est de constater que le maire écologiste a changé d’avis.