Une partie de la France, qui suffoque déjà presque partout lundi, va basculer dans la vigilance rouge mardi, pour la première fois depuis 2023, avec un pic caniculaire “très fort” sur Paris. Seize départements, dont le bassin parisien et le centre, passeront d’orange à rouge, a annoncé lundi après-midi Météo-France, et 68 resteront en vigilance orange. En Ile-de-France, c’est la première fois depuis cinq ans que la vigilance maximale est activée. Elle est utilisée en cas de “canicule extrême, exceptionnelle par sa durée, son intensité et son extension géographique”, et quand la chaleur “présente un fort impact sanitaire pour l’ensemble de la population”, précise l’institut de météorologie. Réacteur nucléaire à l’arrêt, certaines écoles fermées, horaires aménagés sur les chantiers : telles sont les mesures de précaution envisagées.
Dans la nuit de lundi à mardi, les températures minimales devraient être comprises entre 17 et 20°C en grande couronne. “Dans Paris et la petite couronne, sous l’effet de l’îlot de chaleur urbain les valeurs seront très élevées, jusqu’à 23-24°C”, indique Météo France.
“Mardi sera une journée exceptionnellement chaude. L’après-midi, les températures s’échelonneront entre 35 et 41°C, avec fréquemment 40 à 41°C dans Paris et la petite couronne.”
“Jusqu’à 15 °C au-dessus des normales de saison“
“La nuit suivante, de mardi à mercredi, restera très chaude, étouffante, similaire à la précédente : on attend des températures minimales allant de 18 à 22°C en grande couronne, et jusqu’à 23 à 24°C sous l’effet de l’ilot de chaleur urbain dans Paris et la petite couronne”, poursuit l’agence météorologique.
Les températures commenceront à baisser mercredi, par le nord-ouest. Le vent se renforcera aussi, rendant l’air plus respirable.
“Ces températures exceptionnellement chaudes se situent parfois jusqu’à 15 °C au-dessus des normales de saison. La fin de cet épisode caniculaire est envisagé pour mercredi soir, avec une baisse sensible des températures”, détaille encore Météo France.
Cette 50e vague de chaleur nationale recensée depuis 1947, la 33e du 21e siècle, s’inscrit dans un contexte de changement climatique qui augmente l’intensité et la fréquence des canicules.
Pollution à l’ozone
Cet épisode caniculaire impacte aussi l’environnement: 26 départements sont lundi en vigilance pour la sécheresse, et 10 au niveau de crise, entraînant des restrictions importantes des usages. Ce contexte est propice aux incendies: dans l’Aude, 400 hectares de forêt ont brûlé dans le massif des Corbières en raison d’un barbecue mal éteint. Plus de 600 pompiers ont dû être déployés pour maîtriser les flammes mais des risques de réactivation subsistent.
Une pollution de l’air est également en train de s’installer pour l’ozone. Des restrictions de circulation ont du reste été décidées en Ile-de-France où Airparif a émis une alerte rouge,
“Les conditions météorologiques chaudes et ensoleillées sont favorables à la formation d’ozone par réaction chimique à partir de polluants présents dans l’atmosphère, notamment les oxydes d’azote et les COV. Les concentrations en ozone devraient dépasser le seuil d’information, la qualité de l’air sera mauvaise sur l’ensemble de l’Île-de-France”, indique le bulletin d’Airparif, qui prévoit une augmentation progressive de la concentration en Ozone (O3) jusqu’à 210 µg/m³ (microgramme par mètre cube) ce mardi, au-delà du seuil d’alerte de 180, et au-delà des précédentes alertes de juin.
Pour rappel, l’ozone est naturellement présent dans l’atmosphère, et la couche qu’il forme au niveau de la stratosphère est indispensable pour se protéger des rayons ultraviolets du soleil. A basse altitude (dans la troposphère), en revanche, il agresse le système respiratoire et peut même brûler les végétaux les plus sensibles. (Plus d’infos)
Dôme de chaleur
Cette vague de chaleur concerne tout le sud de l’Europe, de l’Italie au Portugal. L’Espagne a enregistré 46°C samedi, un record pour un mois de juin.
La cause de ce nouveau pic est un dôme de chaleur: un large et puissant anticyclone forme une sorte de couvercle qui bloque l’air en basses couches, empêchant l’entrée de perturbations tout en le réchauffant progressivement.