Par

Antoine Blanchet

Publié le

30 juin 2025 à 19h06

« Diphasique ». Ce mot, nébuleux, a pourtant des allures de révolution pour la Brigade des sapeurs-pompiers de Paris (BSPP). Jeudi 26 juin 2025, les soldats du feu ont présenté à la caserne de la porte de Champerret leur nouveau modèle de véhicule « Première évacuation sixième génération ». Ces véhicules utilisés pour intervenir sur les incendies seront équipés de lances à eau basées sur une nouvelle technologie : les lances diphasiques.

« La plus grosse innovation depuis les années 70 »

L’innovation majeure de ces nouvelles lances : leur « sobriété ». « Elles consomment cinq fois moins d’eau qu’une lance classique, ce qui est un vrai gain environnemental. C’est une innovation révolutionnaire », explique le préfet de Police Laurent Nuñez. Le projet, imaginé il y a 100 ans, a été mis en chantier par la BSPP en 2016. Aux côtés de l’entreprise Sides et du laboratoire central de la préfecture de Police, les pompiers parisiens ont travaillé d’arrache-pied sur cette nouvelle technologie. « C’est la plus grosse innovation depuis les années 70 », affirme le général Arnaud de Cacqueray, commandant de la BSPP.

Limiter les dangers et les dégâts

En plus de limiter radicalement la consommation d’eau, les lances diphasiques ont d’autres atouts en réserve. Avant, lorsque les pompiers intervenaient dans un appartement, l’eau s’écoulait et endommageait les logements situés en dessous. « Le fonctionnement de ces lances permet de supprimer les dégâts liés au ruissellement lors des interventions », détaille le lieutenant-colonel Fabian Testa. « Cette réduction des dommages va permettre une protection des habitations, mais aussi sur les sites culturels », rajoute Arnaud de Cacqueray.

Niveau efficacité, les lances diphasiques devraient aussi permettre une maîtrise des flammes plus rapides. « En restant à l’extérieur de l’appartement et en utilisant ces lances, on a pu éteindre l’incendie en une vingtaine de secondes tout en restant en sécurité », nous révèle un soldat du feu.

Vers un équipement massif

Cette nouvelle invention devrait se démocratiser dans les prochaines années au sein de la BSPP. « Nous attendons 52 véhicules équipés de lances diphasiques d’ici 2030 », affirme le général Arnaud de Cacqueray. La priorité devrait être donnée aux casernes des zones périphériques où les besoins en eau sont les plus importants, comme à Tremblay-en-France (Seine-Saint-Denis) ou encore dans le sud du Val-de-Marne.

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