Vous avez raté les derniers événements sur la guerre en Ukraine ? 20 Minutes fait le point pour vous tous les soirs. Voici l’essentiel de ce lundi 30 juin 2025, 1.223e jour du conflit.

Le fait du jour

Le ton monte. Le chef de la diplomatie allemande, Johann Wadephul, a accusé lundi le président russe Vladimir Poutine de vouloir imposer la « capitulation » de l’Ukraine sans aucune véritable volonté de négocier, après son arrivée à Kiev pour une visite inopinée.

Si l’Ukraine est prête à de véritables négociations avec Moscou, « Poutine, lui, ne cède sur aucune de ses exigences maximalistes : il ne veut pas de négociations, mais une capitulation », assure Johann Wadephul. Mais nous resterons de manière « inébranlable » aux côtés de l’Ukraine pour sa défense, notamment via une défense aérienne moderne et « d’autres armes » à côté des aides humanitaire et économique, a assuré le ministre.

« La liberté et l’avenir de l’Ukraine sont la tâche la plus importante de notre politique étrangère et de sécurité » en Europe, a également affirmé le ministre dans le communiqué.

Sa visite intervient au moment où la Russie intensifie ses attaques de drones et de missiles sur l’Ukraine et alors que les pourparlers de paix initiés par les Etats-Unis pour mettre fin au conflit de trois ans sont au point mort.

La déclaration du jour

« Les conditions de détention sont inhumaines, il manque les besoins de base : la nourriture, l’eau et les toilettes »

Les paroles sont signées Maria Belkina, responsable de « Volunteers Tbilisi ». Cette association géorgienne spécialisée dans l’aide aux réfugiés venant d’Ukraine a accusé ce lundi les gardes-frontières en Géorgie de détenir « dans des conditions inhumaines », « dans une cave », des dizaines d’Ukrainiens expulsés de Russie attendant d’être autorisés à entrer dans ce pays du Caucase.

La plupart seraient des ex-détenus ayant purgé leurs peines et conduits ensuite par la Russie à sa frontière avec la Géorgie. Au moins 56 d’entre eux, après l’avoir franchie, ont été transférés près du point de passage de Dariali, dans l’attente de l’obtention d’une autorisation d’entrer en Géorgie, affirme cette ONG.

Selon Maria Belkina, au moins 17 personnes sur 56 ont pu quitter la Géorgie pour la Moldavie, par avion. Mais elle affirme que ces départs du pays sont forcés. Parmi les Ukrainiens détenus, beaucoup ont déjà passé des mois dans des centres de détention en Russie après avoir été libérés de prison et étaient sous pression des autorités pour s’engager dans l’armée russe.

Le chiffre du jour

1,18 million. C’est le nombre exceptionnellement faible de naissances attendues par la Russie cette année. Alors pour doper la natalité des Russes, au plus bas, en pleine offensive de l’armée en Ukraine, le Kremlin promeut les « valeurs traditionnelles ».

Pour Vladimir Poutine, l’hiver démographique est une affaire d’État. Fin décembre, le président russe alertait sur une « extinction » des Russes si la courbe ne s’inversait pas.

Car avec 1,22 million de naissances en 2024 et donc moins de 1,2 million cette année, il s’agit d’ « un anti-record pour la Russie depuis 225 ans », alerte Alexeï Rakcha, un démographe indépendant que Moscou classe désormais comme « agent de l’étranger ».

Pourtant, avec officiellement 1,41 enfant par femme en âge de procréer en 2023, contre 1,38 pour la moyenne européenne, hors immigration, « la Russie diffère peu de la plupart des pays développés où la natalité est en berne », explique Alexeï Rakcha. Des indices loin du taux de 2,1 nécessaire pour assurer le renouvellement des générations.

La tendance

L’Union européenne a annoncé lundi avoir trouvé un « accord de principe » avec l’Ukraine en matière de libre-échange, notamment sur le volet sensible des importations agricoles. C’est un accord « équilibré, juste et réaliste », assure le commissaire européen en charge du commerce Maros Sefcovic, qui a insisté sur les quotas pour les « produits sensibles comme les oeufs, le sucre et le blé ».

Afin de soutenir l’Ukraine face à l’invasion russe, l’Union européenne avait instauré depuis 2022 et jusqu’au 5 juin dernier une exemption de droits de douane sur des produits agricoles ukrainiens. Mais les agriculteurs européens dénonçaient régulièrement une « concurrence déloyale » de l’Ukraine, géant agricole, et demandaient de revenir aux quotas en vigueur avant la guerre, dans un accord de 2016.

Bruxelles estime avoir trouvé un équilibre, grâce au compromis scellé avec Kiev durant le week-end. Globalement, « l’UE ouvrira davantage son marché aux produits ukrainiens qu’avant la guerre, tout en tenant […] compte des sensibilités de certains secteurs agroalimentaires », explique la Commission.

Pour rassurer la profession agricole, l’UE promet des quotas sur les produits tels que le blé, le maïs, le sucre, le miel, la volaille et les oeufs, tandis que d’autres produits seront entièrement libéralisés comme le jus de raisin ou le lait fermenté.