L’affaire est sordide. Alors qu’il aurait dû assurer le service funéraire des personnes décédées, un gérant d’une entreprise de pompes funèbres du Colorado, aux États-Unis, conservait les corps à son domicile. Il a été condamné à 20 ans de prison et à une amende de plus d’un million de dollars pour « complot en vue de commettre une fraude électronique », rapporte BFMTV, reprenant les propos du procureur du Colorado dans un communiqué publié vendredi 27 juin.

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Des urnes remplies avec un « mélange de béton sec »

Jon Hallford, 45 ans, directeur des pompes funèbres avec son épouse Carie Hallford, a ainsi conservé au moins 190 cadavres chez eux au lieu de les enterrer ou de les incinérer, entre septembre 2019 et octobre 2023. Le tout en percevant plus de 130 000 dollars de la part des proches pour l’organisation de services funéraires… jamais réalisés. « Au lieu d’assurer la bonne préparation des corps, Hallford les as accumulé dans divers états de décomposition à l’intérieur du salon funéraire », déplore le procureur dans le communiqué.

Pour dissimuler les faits, en plus d’envoyer des certificats de décès à l’État indiquant faussement « crémation ou inhumation », le gérant aurait aussi, à plusieurs reprises, fourni aux membres de la famille des urnes remplies de « mélange de béton sec » au lieu des restes incinérés de leurs proches. Il aurait également, au moins à deux reprises, remis le mauvais corps aux familles pour l’enterrement.

« Je suis si profondément désolé »

« La fraude criminelle de Jon Hallford était un moyen d’exploiter les familles en deuil afin de pouvoir profiter d’une vie luxueuse avec belles voitures et vacances coûteuses », a déclaré le procureur fédéral Peter McNeilly. Le couple avait également obtenu plus de 880 000 dollars d’aide du gouvernement pour les entreprises en difficultés pendant la pandémie de Covid-19.

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Alertés par les riverains se plaignant d’une odeur nauséabonde, les enquêteurs ont retrouvé la centaine de corps en 2023 empilés les uns sur les autres dans un immeuble infesté d’insectes, à Penrose, une petite ville située au sud de Denver. « Je suis si profondément désolé pour mes actions […] Je me déteste toujours pour ce que j’ai fait », a de son côté déclaré Jon Hallford. Son épouse doit être à son tour jugée en septembre.