Dans un bus de Dnipro, il passait inaperçu : “C’était juste un adolescent comme les autres, au fond du bus, scotché à son téléphone.” Pourtant, selon les services de sécurité ukrainiens (SBU), ce garçon de 16 ans transportait dans sa poche des photos et des coordonnées de cibles militaires à destination du renseignement russe. Arrêté sur-le-champ, il est désormais accusé de haute trahison – un crime passible de la prison à vie, rapporte le Financial Times.

Comme lui, des centaines de jeunes Ukrainiens auraient été enrôlées par les services de la sécurité intérieure russes via des applications de messagerie comme Telegram, WhatsApp, Viber ou Discord. Recrutés par des agents anonymes leur promettant de l’argent facile – de 100 à 1 000 dollars (soit de 85 à 850 euros) –, ces adolescents sont incités à photographier des objets militaires, à poser des engins explosifs ou encore à incendier des infrastructures énergétiques ou des bureaux de recrutement.

Selon le SBU, depuis le printemps dernier, plus de 700 personnes ont été arrêtées pour des actes d’espionnage, de sabotage ou de projets d’attentats téléguidés par Moscou. “Parmi eux, environ 175 ont moins de 18 ans”, précise au Financial Times Artem Dekhtiarenko, porte-parole du SBU, p