Par
Ovale Masqué
Publié le
30 juin 2025 à 18h53
; mis à jour le 1 juil. 2025 à 0h40
Je ne sais plus combien de comptes rendus j’ai rédigés dans ma vie. Contrairement aux Toulousains avec les Boucliers de Brennus, j’ai arrêté de compter il y a longtemps. Dans le lot, il y a eu un paquet de purges, quelques matchs magnifiques et même parfois les deux en même temps, comme le barrage d’accession Biarritz-Bayonne de 2021.
Mais il y a surtout eu des centaines de matchs oubliables, et des articles qui ne servent pas à grand-chose si ce n’est encombrer la bande passante mondiale avec des GIFs d’en-avant de Jean-Pascal Barraque et de touches non-trouvées de Louis Carbonel. Parfois je repense à toutes ces heures perdues devant ce sport qui n’a quand même ni queue ni tête, et je me dis à quoi bon ? Pourquoi continuer ? Alors que je pourrais faire des activités beaucoup plus enrichissantes personnellement, comme tordre des rails pour créer des sculptures moches comme Jean-Pierre Rives.
Important d’être bien souple quand vous vous apprêtez à niquer l’UBB. (©France 2)
Heureusement, de temps en temps, vous tombez sur LE match. Celui qui vous fait dire que le rugby c’est pas souvent bien, mais que quand c’est très bien, il n’y a pas grand-chose de mieux. Samedi, le Stade Toulousain et l’UBB nous ont offert à peu près tout ce qu’on peut aimer dans ce sport : de l’intensité, de la vitesse, du jeu d’avants, du jeu d’arrières, de la guerre sur terre et dans les airs, du drame, du suspense. Il y avait vraiment tout (sauf Louis Bielle-Biarrey, peut-être). Même quand c’était brouillon, et ça l’a souvent été, c’était du beau brouillon.
Si vous vous ennuyez pendant cette intro n’hésitez pas à faire de l’exercice ou à tenter d’abattre un mur comme Jack Willis. (©France 2)
Évidemment, à la fin, c’est toujours Toulouse qui gagne, et ça ne manquera pas de faire ronchonner les détesteurs. On entend beaucoup parler de « scénario hollywoodien » pour cette finale, mais c’est un Hollywood un peu alternatif, où Rocky Balboa perdrait constamment contre le champion en titre, même au bout du huitième film. Mais on saluera quand même l’effort des Rouge et Noir, qui n’ont pas voulu tuer le match trop vite et qui nous ont même offert une prolongation inespérée. C’est un petit pas, certes, mais il faut les encourager. Qui sait, un jour, peut-être oseront-ils enfin sortir de leur zone de confort, et perdre enfin une finale, pour voir ce que ça fait. Malheureusement, quand je vois la tête de Thomas Ramos dans ces grands rendez-vous, je me dis que cet homme n’a vraiment aucune curiosité.
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Quand il te sort ce regard là, tu sais que t’as déjà perdu ta finale. (©Canal +)La compo des vainqueurs
C’est cadeau, c’est par ici.
L’avant-match
Plus les années passent, plus la finale du Top 14 se transforme en sorte de Superbowl. Mais comme on s’est rendu compte que Big Flo et Oli, Kenji Girac et Mika c’était quand même pas le même niveau que Prince et Beyoncé, cette année on a le droit à un virage artistique avec un spectacle de danse chorégraphié par Benjamin Millepied. On est bien éloigné de l’ovalie ? On parle d’un type qui était marié avec Nathalie Portman mais qui a quand même eu envie de tromper sa femme, on est donc assez dans l’esprit rugby selon moi.
Le drame des commotions au rugby : plus sélectionné depuis 5 ans, il a déjà oublié les paroles de la Marseillaise. (©France 2)
N’étant pas spécialiste, je ne veux pas trop commenter la performance… mais tout de même, choisir le Boléro de Ravel, c’est un peu comme commencer sa dissertation de philosophie par la phrase « de tout temps, les hommes… ». C’est efficace, mais ça mérite -5 points pour l’absence totale d’originalité. Au final, on aura eu une jolie prestation de danseuses et danseurs déguisés en joueurs du CA Brive, mais très sage et très polie. C’est sans doute la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques que le Figaro aurait voulu voir : donc encore une fois, parfaitement adaptée au rugby.
Preuve qu’encore une fois, il était prévu que Toulouse gagne : le spectacle se termine par un essai de Yoann Huget. (©France 2)
Je ne m’étendrais pas non plus sur notre président de la République qui se cache dans des tunnels tel un mystérieux programme nucléaire iranien. C’est pas plus mal : ça allège un cérémoniel d’avant-match déjà bien lourdingue et pénible pour les joueurs.
Et toujours l’audace de cet homme qu’il croit qu’il va réussir à broyer la main d’un australo-samoan de 105 kilos… (©France 2)Le film du match
L’avantage d’avoir séquestré les 30 acteurs de la rencontre dans un couloir pendant 45 minutes, c’est qu’ils attaquent le match avec le même enthousiasme que des gamins lâchés dans la cour de récré après trois heures de cours d’histoire sur les 30 glorieuses. Les Toulousains annoncent la couleur en jouant rapidement une touche. Puis sur la première offensive bordelaise, Maxime Lucu vient s’empaler sur un Doudou Aldegheri en position de hors-jeu pour récupérer une vraie pénalité de fouine. Le capitaine, qui a remplacé Jalibert dans le rôle de buteur, ouvre le score dans la foulée. L’UBB mènera au score au moins une fois dans cette finale, ce qui est déjà un gros progrès par rapport à celle de l’année dernière.
2 minutes de jeu et il est déjà vénère, normal. (©France 2)
La réplique toulousaine est immédiate, avec un ballon gratté au sol par Jack Willis sur Jefferson Poirot, sans doute pour venger son compatriote Henry Pollock. Ramos égalise, 3-3.
Malgré l’envie, la tension est palpable des deux côtés, et ça se voit notamment sur une sortie de camp où Graou et Chocobares balancent deux formidables parpaings, avant que Mallia ne soit contraint de dégager en catastrophe. Un Mallia victime d’une blessure dès les premiers instants du match, mais qui tiendra sa place jusqu’au bout, selon la belle tradition toxique du rugby « tant que t’es pas mort, continue d’avancer » qui nous permet aussi de profiter des présences de Romain Ntamack et Louis Bielle-Biarrey ce soir.
Marche ou crève : pourquoi choisir ? (©France 2)
Après un bon ballon porté, Jalibert tente déjà sa spéciale passe au pied, comme ça après 6 minutes de jeu, au cas où les Toulousains auraient eu la flemme de faire une séance de vidéo juste avant la finale. Et le pire c’est que ça aurait presque pu marcher. Mais après la claquette de Buros, un rebond capricieux profite à Kinghorn, qui tape à suivre et permet à son équipe de remonter 80 mètres. Une action chaotique donne le ton d’une finale débridée, où tout le monde va beaucoup tenter, et souvent n’importe quoi.
Ramos qui gratte un ballon et célèbre comme s’il avait mis un coup franc en pleine lucarne : ok, ce soir il va être injouable. (©France 2)
Il y a également de l’indiscipline de chaque côté, ce qui permet à Ramos et Lucu de se livrer à un petit mano a mano. Pour cette finale, les deux buteurs ont sorti le smoking à la James Bond et le fusil d’assaut longue portée : le sosie de Jason Statham s’illustre notamment avec un coup de pompe de 50 mètres qui redonne l’avantage à son équipe.
Si le score est équilibré, une première tendance se dégage néanmoins. Elle est en faveur des Rouge et Noir, qui réussissent le premier franchissement du match grâce à une course incisive de Julien Marchand. En mêlée, les hommes d’Ugo Mola annoncent également la couleur, et Poirot ramasse cher. Étrangement, on sent que cette fois, il ne va pas trop l’ouvrir après le match.
Je sais que vous êtes venus pour avoir un commentaire sur ce plaquage de Jalibert, mais on ne va pas tirer sur l’ambulance, il y a Bielle-Biarrey à l’intérieur. (©France 2)
La domination toulousaine n’est cependant pas récompensée. Depuis que Dupont s’est pété, tout le monde implore à Paul Graou de « faire des choses simples ». Mais dans le rugby, faire simple c’est souvent le plus compliqué. Pas très inspiré, le n°9 enchaîne les choix douteux, à contretemps, comme un mec qui tenterait un solo de clarinette dans un concert de death metal.
Et pourtant il a deux coéquipiers pour lui traduire le match en langage des signes. (©France 2)
Une pénalité permet tout de même à Ramos d’égaliser. Mais les Bordelais reprennent le score après un plaquage dangereux de Dorian Aldegheri qui prouve ce qu’on savait déjà à son sujet : ce joueur peut être très fort mais il ne faut vraiment pas qu’il utilise trop sa tête.
La classe de Romain Ntamack, c’est qu’il peut transformer ce genre de passes de merde en or. (©France 2)
9-6 pour l’UBB, qui mène la danse tout en étant dominé. Une anomalie qui ne va pas tarder à être corrigée. À la suite d’un plaquage haut de Gazzotti, les Toulousains tapent en touche. Après un bon ballon porté et une charge de tracteur de Willis, Marchand va marquer le premier essai de la rencontre.
Un Willis que tu ne peux pas arrêter, même avec une armée de 12 singes. (©France 2)
Un essai finalement annulé après examen à la vidéo, l’arbitre forcément malhonnête s’étant dit « ça va trop se voir si j’avantage Toulouse, mon club de cœur, refusons donc leur le premier essai pour brouiller les pistes ! ». Bien sûr, Guido Petti prend tout de même un jaune pour avoir commis une faute dans la zone de marque. Et finalement, les Stadistes vont réussir à passer la ligne après une combinaison ingénieuse. Graou sert Flament, qui lance parfaitement Jelonch, sorti de nulle part pour un grand tout droit vers la terre promise. C’est dire la prouesse de cette combi : les Toulousains ont réussi à masquer la présence de Jelonch, qui est quand même aussi discret qu’un rhinocéros caché derrière un bonsaï.
Jelonch en 8 c’est vraiment le revival des meilleures années de Picamoles : il est agile comme un tronc d’arbre, il ne sait pas courir, mais tu peux pas l’arrêter. (©France 2)
13-9, les 112 fois champions de France, d’Europe, du monde et de la voie lactée prennent les choses en mains. Quelques secondes plus tard, lorsque Mallia intercepte une passe de Jalibert et fonce vers l’en-but (c’est bon, la jambe tient bien) les supporters de l’UBB ont des images de mort, de destruction et de Stade Vélodrome qui s’affichent devant les yeux. Heureusement pour eux, il y avait un avantage en cours en faveur des bordelo-béglais, et l’Argentin ne peut aller au bout de son action.
Résumé de la première période du point de vue toulousain. (©France 2)
Heureusement, l’UBB n’est plus la même équipe que l’année dernière. L’UBB 2025, ce n’est pas l’équipe qui va vous rouler dessus pendant 80 minutes. Peut-être même qu’elle va souvent être dominée, donner l’impression d’être au bord du précipice. Et c’est précisément à ce moment-là qu’elle vient vous glisser un coup de dague dans le cœur, en deux-temps trois mouvements.
Illustration : après un ballon haut échappé par Lebel, entré en jeu à la suite d’un protocole commotion de Ntamack, les UBBistes obtiennent un de leurs rares ballons d’attaque. Ils sont mis sur le reculoir par la défense toulousaine, et notamment un Chocobares qui monte comme un avion sur Moefana. Malgré cela, Lucu conserve sa grosse tête chauve froide, et parvient à improviser un merveilleux petit coup de pied sur l’aile de Damian Penaud. L’ailier suit bien le coup et s’empare du ballon : la suite est inéluctable. Sans faire grand-chose, l’UBB est de nouveau devant, 13-16.
Le seul risque là-dessus, c’est que Penaud décide de lâcher le ballon avant d’aplatir. (©France 2)
On pourrait en rester là et ce serait le hold-up parfait à la mi-temps. Mais les Girondins ont quand même deux très gros points faibles ce soir : les renvois et la mêlée. Deux secteurs qui permettent aux Rouge et Noir d’obtenir une dernière munition avant la pause. On tape en touche, ballon porté. On croirait revoir le grand La Rochelle : après avoir tout emporté sur son passage, Jack Willis va marquer. Les deux équipes retournent au vestiaire sur le score de 20 à 16.
Très belle imitation du xénomorphe qui sort du ventre de Kane dans Alien. (©France 2)
Après 15 minutes de pause et une météo qui nous confirme que oui, on va tous crever et devenir des bonhommes rougeauds et dégoulinants de sueur comme Christophe Urios à un barbecue, le match reprend. On compte les morts : Bielle-Biarrey ne reviendra pas côté UBB, si tant est qu’il ait vraiment été là en première période. Finito aussi pour Romain Ntamack, le Solid Snake du rugby français, qui va terminer sa mission infiltration à l’infirmerie. Deux mauvaises nouvelles qui ne vont pas entamer l’enthousiasme des deux équipes. Sous le coup d’envoi, Lebel se fait cartonner et au sol, les Toulousains sont pénalisés. Jalibert tape en touche, et quelques temps de jeu plus tard, c’est lui qui va inscrire le deuxième essai de son équipe, encore une fois avec une facilité déconcertante.
On sent qu’il se retient de faire une célébration complètement idiote et franchement c’est dommage. Sois toi même ! Sois un con ! Ignore les haters et les réseaux sociaux ! (©France 2)
23-20 pour les vice-champions de France, qui font preuve d’une efficacité toute… toulousaine. Pas le temps de souffler, on repart de l’autre côté du terrain avec un renvoi encore mal négocié par les Bordelais, qui sont pénalisés pour une escorte. C’est quand même un peu dommage d’oublier une règle introduite il y a 9 mois un jour de finale, mais bon. Derrière, les Toulousains nous offrent un copier-coller de leur deuxième essai : ballon porté, pilonnage, et c’est encore cette grosse brutasse de Willis qui vient terminer le travail.
Cet homme est objectivement terrifiant. (©France 2)
27-23. Alors certes, on est loin du jeu à la toulousaine, mais ceux qui ont de la mémoire se souviendront que sur les 23 Boucliers de Brennus, la note artistique a souvent été mise de côté.
Repéré : Tana Umaga en tribunes. (©France 2)
Après cette entame canon des deux côtés, la fatigue commence enfin à arriver, et le match redevient brouillon, mais brouillon-rigolo, à l’image d’une action interminable aux alentours de la 50e minute, lorsque Chocobares réalise une percée tonitruante. Ramos manque de peu de tuer le match sur une passe au pied pour Mallia, puis le ballon change de camp environ 8 fois en l’espace d’une minute. On a même droit à Jalibert qui fait un dégagement direct sur Lucu. Le numéro de cirque prend fin lorsque Thomas Ramos nous sort une des tentatives de drop les plus nulles de l’histoire des finales du Top 14, mais après une telle action on peut comprendre que l’oxygène ne monte plus au cerveau.
Jonny Wish-kinson. (©France 2)
Les Toulousains finissent par être récompensés par leurs efforts, grâce à une pénalité de Ramos qui cette fois ne se rate pas. 30-23. Les UBBistes se voient également infliger un deuxième carton jaune, quand Bochaton vient percuter la tête de Flament. On sent qu’ils sont à deux doigts de lâcher la rampe, comme quand Retière se fait pénaliser et fait perdre 10 mètres de plus à son équipe sur une protestation, où quand Lucu envoie un dégagement direct en touche – une erreur rarissime de sa part.
Toujours d’humeur égale ce brave Thomas. (©France 2)
Pourtant, Toulouse n’arrive pas à faire le break pour de bon, et cette fois on ne peut même pas vraiment accuser Graou qui sort un second acte bien plus propre que le premier. Encore une fois, Ramos est à un rebond chanceux de terminer l’affaire, mais sa passe au pied trouve la touche plutôt que les mains de Mallia. Le demi d’ouverture toulousain devra se contenter d’une pénalité : 33-23.
Il faut le dire aussi quand il fait un truc stylé. (©France 2)
Les mangeurs de cassoulet donnent l’impression qu’ils maîtrisent leur sujet en ne prenant pas de risques et en s’appuyant sur un bon jeu au pied. Graou tape d’ailleurs une belle chandelle qui met en difficulté Buros. Paradoxalement, c’est là que l’UBB va nous offrir l’éclair de jeu de cette finale. Le ballon revient dans les bras de Guido Petti, qui amorce une relance. Le ballon vole de mains en mains, jusqu’à celles des deux chars d’assauts Van Rensburg et Moefana qui s’infiltrent dans le camp toulousain.
La paire de centres de la poésie. (©France 2)
On enchaîne avec une course incisive de Jalibert, puis finalement, le ballon est envoyé en bout de ligne vers Petti, qui va conclure l’action qu’il a initié lui-même en disant « nique sa mère les surnombres » et en allant conclure sur un retour intérieur. Un essai de 80 m sur ballon de récupération, après des passes après-contact, du désordre, de l’improvisation, bref un essai à la… toulousaine ?
Un Petti chef d’œuvre, cet essai. (©France 2)
33-30 après la transformation d’un Lucu toujours parfait. Alors peut-être ? On n’y croit pas vraiment, puisque les Toulousains sont loin de paniquer. Ils récupèrent même une énième pénalité en mêlée, puis un ballon dans les 22 après une lutte aérienne. Mais encore une fois, au moment de porter le coup de grâce, ça bégaye.
Cette fois c’est pas moi qui le dis… (©France 2)
L’Union reste miraculeusement en vie. Et va même obtenir une miraculeuse balle de match nul après une faute assez stupide sur une touche. Lucu s’élance et, soyons clairs, s’il rate ce tir au but on va tous le lyncher. Même si on n’est pas supporter de l’UBB, on a envie que ce match continue encore. Heureusement, Jason Tatane ne nous déçoit pas : le ballon passe entre les perches, et y’aura rab de frites à la cantine pour tout le monde.
Maxime LuClutch. (©France 2)
On entre donc dans la prolongation, un moment magique où tout est remis à 0. Oui, Toulouse a globalement dominé ce match, en grande partie grâce à ses avants (ou à l’arbitre si vous êtes obsédé par le sujet, faites-vous plaisir). Oui, avec un peu plus de patience, de précision ou de réussite, ils auraient pu tuer le match à l’heure de jeu. Mais tout ça, on s’en fout. On entre maintenant dans l’irrationnel. Le match devient une sorte de combat de boxe disputé dans un sauna. Les deux adversaires sont à poil, en sueur, exténués, et le moindre faux pas sera sans doute le dernier.
Très mauvais pronostic. (©France 2)
À ce grand jeu du premier qui craque, les deux équipes se bombardent évidemment de chandelles. Penaud s’illustre en allant en chercher une sur la tête de Ramos, mais ça ne donne rien derrière. Meafou, rentré en jeu, annihile une bonne offensive bordelaise avec un grattage. Jalibert tente sa spéciale petit par-dessus, mais Graou a bien anticipé. La tension est tellement à couper au couteau qu’on se croirait dans un lycée français.
Sympa, ils ont même pensé à un sac pour Bielle-Biarrey. (©France 2)
Même quand on est neutre comme moi, on est stressés parce qu’on sait que quelqu’un va finir par faire LA connerie, et qu’il risque de passer quelques mauvaises nuits. On redoute un peu aussi que ce soit Paul Graou qui la fasse, déjà que sa vie est nulle car tout le monde le compare constamment à Dupont, ce serait vraiment trop cruel.
Pendant ce temps au pays du soleil : le banc. (©France 2)
Le jeu continue. Ramos monte une nouvelle chandelle. Buros est impeccable à la réception, mais Pita Ahki, Léo Banos et Matthis Lebel sont montés sur lui avec la même agressivité que des journalistes de Médiapart sur un élu des Républicains. Ahki pose sa main sur le ballon et obtient la pénalité. Même au bout de sa pire saison, même quand on croit qu’il est cramé, ce gars arrive encore à être décisif. Ramos récupère la pénalité et ne tremble pas, 36-33.
Sympa la nouvelle pub pour Sporelec. (©France 2)
Ce match est tellement zinzin qu’on se dit que ce n’est peut-être pas encore fini. Allez, pourquoi pas des tirs au but ? Que tout se joue sur un duel au pied entre Ben Tameifuna et Dorian Aldegheri, on ne demande que ça.
Hélas, les Dieux du rugby ont de l’humour, mais pas autant. L’UBB n’arrivera pas à créer ce petit moment de folie qui aurait encore pu faire tout basculer. Froidement, les Toulousains termineront le travail sur une dernière pénalité, à la 100e minute. Évidemment, Ramos la passe. Score final, 39-33.
A chaque fois que vous jouerez au ping-pong au camping cet été, au scrabble, au Monopoly ou à FIFA, je veux que vous pensiez au mental de Thomas Ramos. Et à quel point il vous insulterait si vous perdiez. (©France 2)
Pffiou. Que dire après ça ? Pas grand-chose, à part merci pour le spectacle. À cause de vous, je dois écrire un compte rendu encore plus long que d’habitude, je ne suis pas payé plus et pourtant je ne vous en veux même pas. Bravo aux Bordelais pour votre saison, votre titre européen et cette finale qui fera oublier celle de Marseille (même si l’essai de Capuozzo à la fin là, c’était quand même rigolo).
Et surtout bravo les Toulousains pour le three-peat : sans Dupont, et même sans les mains ce soir.
Plutôt que finir sur la levée de Bouclier, ce qui manquerait d’originalité, voici une levée de Saito. (©France 2)
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