Par
Clément Mazella
Publié le
30 juin 2025 à 18h11
; mis à jour le 30 juin 2025 à 18h13
« C’est certainement notre plus beau titre », pour Thibaud Flament. « Ce trophée, il vient de très, très loin », pour Ugo Mola. Oui, Toulouse a vécu « une saison en enfer », devant gérer en coulisses un nombre d’aléas importants. Quand Antoine Dupont s’est rompu le ligament croisé antérieur du genou droit le 8 mars, beaucoup y ont vu un mauvais signal, tant l’impact dans le jeu toulousain du n°9 international est capital. Dupont, c’est LE capitaine, LE cerveau, LE guide, LE stratège. Comment Toulouse allait pouvoir surmonter ça ? Face à Bordeaux, au Stade de France, le club a disputé sa première finale depuis 2019 sans « Toto ». Cela ne l’a pas empêché de se sublimer, et de soulever le bouclier de Brennus. Une drôle d’histoire…
Toulouse gagne sans Dupont
Depuis 2019, Toulouse a disputé 6 finales. Toutes gagnées. Le n°9 sur ces 6 finales : Antoine Dupont. LE talisman. LE joyau du rugby français. LA pépite qui rend quasiment Toulouse invincible. Mais pourtant, samedi, au Stade de France, « Toto » était en tribunes. Depuis mars et un déplacement tendu en Irlande, le capitaine toulousain a le genou dans la boîte à gants. Depuis des mois, sa saison est terminée. Et Toulouse a dû composer.
Sans Dupont, nombreux voyaient le Stade Toulousain prenable. Que serait Bordeaux sans Lucu ? Que serait Toulon sans Serin ? Des équipes moins performantes, à coup sûr. Mais à Toulouse, on a su fait fi de cette absence. Et en battant l’UBB en finale samedi (39-33, ap), la bande de Mola en a fait taire plus d’un en montrant qu’il savait aussi gagner sans Dupont.
« Ça serait terrible de dire que nous sommes contents d’avoir gagné sans Antoine. Mais, je crois à la force du groupe, et du jeu. C’est un jeu, donc jouons. Nous avons perdu des hommes, et pas seulement Antoine. Mauvaka, Roumat, Capuozzo ou Arnold, qui a été un joueur incroyable lors de ces 7 dernières années et qui va nous quitter, ça a aussi manqué », réagissait à chaud, dans les coursives du Stade de France, un Ugo Mola ému.
« Les blessures, les derniers résultats, on n’était pas pleinement satisfaits. Nous avions un gros challenge sans Antoine. Oui, ça a une saveur particulière de gagner ce titre avec des mecs qui étaient sur le côté. Mais ceux-là aussi, ils comptent beaucoup », appuyait le deuxième ligne Thibaud Flament, auteur de 100 minutes de haut vol face à l’UBB.
Graou répond aux critiques
Résumer Toulouse à la simple présence d’Antoine Dupont sur le terrain, c’est gentiment se fourrer le doigt dans l’œil. Bien sûr, avoir le meilleur joueur du monde dans son équipe, c’est un net avantage. Mais ça serait négliger ces formidables compétiteurs que sont Thomas Ramos, Julien Marchand, François Cros, Anthony Jelonch ou bien encore ce diable de Jack Willis.
Sans oublier qu’au poste de n°9, Toulouse tient en la personne de Paul Graou, une doublure pas si catastrophique que cela. Combien de critiques ont jailli au sujet du Gersois. Elles sont légion. Et Ugo Mola a su souvent venir au secours du garçon de 27 ans. Après la finale, il lui rendait même hommage. « J’ai regardé ce qu’il s’est dit sur Romain, sur Paul. Paul, sur cette finale, c’est un lion. Il fait un match incroyable ».
Et le manager de Toulouse de faire une confidence dans laquelle apparaît « Super Dupont » : « Paul a le mérite d’avoir un pote qui est Antoine Dupont, qui a beaucoup insisté pour qu’on le recrute, et je suis ravi d’avoir écouté Antoine ». Bref, Dupont n’est jamais très loin. Et rappelons que l’actuelle star du rugby reviendra sur les terrains avant la fin de l’année civile : quelque chose nous dit qu’il aura très, très faim. Et que Toulouse n’en sera que plus fort…
Clément MAZELLA, au Stade de France
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