C’est à Séville, lors d’une conférence de l’Onu sur le financement du développement, que huit pays (la France, l’Espagne, le Kenya, le Bénin, la Sierra Leone, la Somalie, la Barbade et Antigua-et-Barbuda) ont annoncé ce lundi, le lancement d’une coalition en faveur d’une plus forte contribution du secteur aérien à la lutte contre le changement climatique.
Cette alliance se donne pour objectif de travailler à « la résilience climatique » par l’instauration de « taxes spécifiques sur les billets de classe affaires et sur les jets privés », a détaillé le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez. « On n’atteint aucun objectif quand on agit seul, mais on peut atteindre nos objectifs si on agit ensemble » a-t-il expliqué lors d’une conférence de presse. Une fiscalité plus progressive est également à l’étude dans les pays ayant déjà mis en place de tels prélèvements.
Une taxation « solidaire » et climatique
Selon un communiqué de l’Élysée, cette initiative vise à « améliorer la mobilisation des recettes nationales des pays en développement et à soutenir la solidarité internationale », en particulier en matière d’adaptation aux effets du dérèglement climatique. Le dispositif s’inscrit dans la continuité des discussions menées lors de la COP28 à Dubaï, fin 2023, au cours de laquelle un premier groupe de travail avait été constitué avec la Barbade, le Kenya et la France.
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L’Élysée insiste également sur la nécessité de taxer « les billets d’avion, y compris les voyages premium » et de s’appuyer sur « les meilleures pratiques » pour cibler les jets privés, particulièrement peu fiscalisés aujourd’hui malgré leur forte empreinte carbone.
Notre dossier sur le réchauffement climatiqueJusqu’à 187 milliards d’euros de recettes
Un rapport publié le 19 juin par ce groupe de travail estime qu’une telle fiscalité pourrait générer jusqu’à 187 milliards d’euros à l’échelle mondiale si elle était généralisée. Des recettes qui pourraient être allouées à des projets de transition énergétique ou d’adaptation au climat, notamment dans les pays du Sud.
L’annonce a été saluée par Greenpeace, qui appelle désormais tous les pays à rejoindre cette « nouvelle coalition de solidarité » d’ici la COP30, prévue en novembre prochain au Brésil. « Voler est la forme de transport la plus élitiste et la plus polluante », il est donc temps selon l’organisation pour les « utilisateurs frénétiques de ce secteur sous-taxé paient leur juste part », a réagi Rebecca Newsom, responsable climat de l’ONG.