Deux notes qui viennent immédiatement à l’esprit des nageurs aventureux. En 1975, Steven Spielberg s’apprête à changer la face du cinéma avec ce qui sera largement considéré comme le premier blockbuster de l’Histoire. Des dizaines de millions de dollars sont investis dans cette adaptation d’un roman à succès de Peter Benchley. Campagne promotionnelle dantesque, désir de régner sur le box-office mondial pendant l’été et promesse d’un divertissement d’envergure, Les Dents de la Mer est un film de tous les superlatifs. Il donnera naissance à un genre à part entière, celui des superproductions destinées à de grandes choses. Outre l’évident talent du réalisateur pour faire émerger la tension dans les eaux profondes de l’Océan Atlantique, Jaws, de son titre original, profite de la créativité sans borne d’un maître de la musique originale : John Williams.

Si le compositeur a fait éclore des centaines de partitions pour des classiques du 7e art, son travail sur Les Dents de la Mer est sans nul doute le plus marquant. Un coup de génie que Spielberg a d’abord pris pour une blague. Dans Music by John Williams de Laurent Bouzereau, disponible sur Disney+, les deux hommes reviennent sur ces deux notes qui marqueront la pop culture à jamais. “J’ai cru qu’il plaisantait”. Alors que Spielberg envisageait de refuser, l’insistance de Williams l’aura convaincu de poursuivre sur cette voie. “Et j’ai fini par comprendre que ton idée était géniale”. 

Une musique qui sauve le film

Lorsqu’il filme Les Dents de la Mer, Steven Spielberg n’est pas convaincu par son animatronique. “Mon requin ne fonctionnait pas. Je ne me doutais pas que John allait me donner un requin qui fonctionnait grâce à la musique. Son requin musical était plus efficace que mon requin mécanique”. Selon Alan Silvestri, autre compositeur de légende, le génie de Williams réside dans la manière qu’a le thème de rendre le requin omniprésent. Même lorsqu’il est n’est pas devant la caméra, le squale plane comme une ombre au-dessus des nageurs. Qui sera la prochaine victime du colosse ? Qui s’en sortira indemne ou presque ?


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Il suffit d’un regard à la scène d’ouverture pour se figurer de l’efficacité du procédé. Une vue subjective pour présenter le requin sans le montrer, une scène de vie au coin d’un feu et une ambiance estivale rassurante, il ne faudra que quelques secondes à Steven Spielberg et John Williams pour donner des frissons aux spectateurs. lls auront aussi changé l’imaginaire collectif et associé indéfiniment l’animal à ces deux notes.

Une silhouette apparaît en contre-plongée, filmée depuis les profondeurs. Une harpe souligne le moment idyllique de ce bain de minuit quand, doucement, des notes plus graves apparaissaient. Le sort du personnage est scellé … et le silence revient pour remplacer l’effroi par la sidération. Le thème du requin est né, Les Dents de la Mer est né. Et la collaboration entre Steven Spielberg et John Williams ne fait que commencer. De celle-ci naîtra quelques-uns des thèmes les plus iconiques du cinéma, de la musique de Star Wars à celle de Jurassic Park en passant par Indiana Jones.

France 3 diffuse ce soir Les Dents de la Mer. Après avoir vu ou revu l’histoire de la petite communauté d’Amity, frappée par une série de tragédies, il est possible de découvrir l’envers du décors avec le documentaire Music by John Williams. Réalisé par Laurent Bouzereau, proche collaborateur de Spielberg et Williams, le film retrace la carrière du musicien et dévoile les secrets de ses plus grandes oeuvres. Superman, Star Wars, Indiana Jones ou encore Les Jeux olympiques, le 50e anniversaire des Dents de la Mer est une occasion rêvée de célébrer le génie de l’homme qui continue, à 93 ans, de nous émerveiller à chacune de ses apparitions.

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