Ils auront passé toute la journée devant les enquêteurs. Le maire de Nice Christian Estrosi, son épouse Laura Tenoudji et la présidente de France Télévisions, Delphine Ernotte Cunci, sont ressortis libres lundi soir après avoir été placés en garde à vue dans le cadre d’une enquête sur l’organisation d’événements à Nice, dont l’Eurovision Junior.
« A l’issue des réponses que Christian Estrosi a apportées, il a été décidé de lever la mesure sans lui notifier la moindre poursuite », a déclaré l’avocat du maire Horizons, Me Mathias Chichportich. « S’il respecte le travail légitime des enquêteurs, mon client dénonce l’instrumentalisation politique de la justice à laquelle se livrent ses opposants. Il rappelle qu’une plainte en dénonciation calomnieuse a été déposée à leur encontre ».
Des tacles contre les élus de l’opposition
« Cette mise en cause par des élus de l’opposition, à la veille d’une nouvelle échéance électorale, est particulièrement choquante », a pour sa part insisté Me Marie-Alix Canu-Bernard, avocate de Laura Tenoudji. Christian Estrosi, qui doit fêter ce mardi ses 70 ans, a déjà annoncé qu’il serait candidat à sa réélection en 2026. « S’en prendre à la femme de M. Estrosi, du seul fait qu’elle est son épouse, en dit long sur leur conception de la place et de l’indépendance des femmes qui travaillent ! », a ajouté l’avocate. La patronne de France Télévisions est également « ressortie libre et sans charges retenues contre elle », a indiqué son entourage.
Au total, une dizaine de personnes ont été convoquées lundi dans le cadre d’enquêtes initialement ouvertes à Nice puis transférées à la juridiction interrégionale spécialisée (Jirs) de Marseille, sur l’organisation de deux événements à l’automne 2023 à Nice.
Les époux Estrosi « contestent avoir commis toute infraction »
Il s’agit du concours de chant Eurovision Junior, organisé et retransmis par France Télévisions, et du colloque Nice Climate Summit, organisé par le média économique La Tribune, avait affirmé la semaine dernière à l’AFP une autre source proche, confirmant une information du site Mediapart. Le président de La Tribune, Jean-Christophe Tortora, également directeur général de CMA Média, a lui aussi été convoqué lundi.
Des enquêtes sont notamment ouvertes pour « détournement de fonds publics », « prise illégale d’intérêts » ou encore « faux en écriture publique », selon une source proche du dossier et Mediapart. Le site d’information assure qu’elles « vise(nt) directement » les époux Estrosi, mariés depuis 2016, « lesquels contestent avoir commis toute infraction ».