Il a eu un « coup de foudre » pour l’analyse des biopsies, ces prélèvements de tissu ou d’organe sur lesquels des examens sont menés afin de détecter des maladies, en particulier les cancers. La révélation est telle pour Mel Landelle, qu’à 25 ans, ce Breton diplômé de Normale sup et de Polytechnique décide de lancer une start-up autour de ce sujet : RainPath (9 salariés), créée en février 2025 à Rennes et incubée à CentraleSupélec à Paris. Sa mission ? Ambitieuse : révolutionner les pratiques des laboratoires d’analyses médicales spécialisés grâce à l’intelligence artificielle (IA).
Pour pouvoir avancer dans ses projets, la petite entreprise annonce, ce mardi 1er juillet, une première levée de fonds de 2,5 M€ auprès de Teampact Ventures, un fonds d’investissement notamment abondé par des sportifs de renom comme le footballeur Raphaël Varane et le joueur de handball Nikola Karabatic. Plusieurs autres acteurs ont participé à l’opération, dont le fonds Xplore du brestois Épopée Gestion et la banque publique d’investissement Bpifrance.
Une dizaine de recrutements
Avec cette enveloppe financière, RainPath entend recruter une dizaine de salariés (développeurs, data scientists, spécialistes de l’IA), accélérer le développement de sa technologie et en démontrer la pertinence. «Aujourd’hui, l’analyse des biopsies se fait à partir de lames colorées de façon standard, mais à ce stade, plusieurs
informations manquent pour qualifier le diagnostic. On utilise alors un réactif chimique pour révéler les biomarqueurs diagnostiques, explique Mel Landelle. Cette manipulation prend beaucoup de temps, mobilise des techniciens qualifiés, nécessite des automates de coloration qui coûtent très chers et produit des déchets chimiques dangereux pour l’environnement.»
RainPath espère se passer des manipulations chimiques grâce à une IA entraînée à partir d’une multitude d’images de biopsie et qui, en un clic, permettra de produire des analyses pointant virtuellement les marqueurs diagnostiques recherchés. À la clé : des temps et des coûts d’analyse divisés par 100 et un impact environnemental réduit.
Recherches bretonnes
Tous ces points feront l’objet d’études qui devront permettre de valider la technologie et serviront de base à l’obtention d’un marquage CE, sésame réglementaire obligatoire pour mettre une technologie médicale sur le marché européen. RainPath espère le décrocher d’ici 18 mois « minimum » et lancer la commercialisation dans la foulée.
Les recherches seront menées à partir de la Bretagne, où la start-up va prochainement délocaliser son pôle scientifique et où elle va nouer des partenariats pour tenter de se faire une place sur un marché colossal, évalué à plusieurs milliards d’euros dans le monde.