Les mois passent et se ressemblent pour les usagers de la ligne Intercités Clermont-Ferrand-Paris, considérée comme la « pire de France ». « En une semaine, nous avons eu 4h30 de retard à cause d’un véhicule percuté sur les voies. Cet incident serait-il arrivé si les voies étaient réellement sécurisées comme promis ? » s’interroge Stéphanie Picard, porte-parole du collectif d’usagers.

Annoncée depuis plus d’un an, la mise aux normes LGV – grillage, coupe des arbres menaçants – tarde à se concrétiser. Et les conséquences sont bien réelles : les 25 et 26 juin, aucun train n’a circulé pendant 24 heures à cause d’alertes aux orages. « À chaque coup de vent, les arbres risquent de tomber sur les caténaires. C’est toujours les mêmes causes, et toujours les mêmes effets. »

Comme une mauvaise habitude, la ligne a encore été frappée ce week-end : le train de samedi soir a accusé près de cinq heures de retard, la locomotive de secours ayant mis un temps considérable à intervenir. « Elle est censée être à 100 km… mais on attend toujours », souffle la porte-parole, un peu lasse.

Des trains annulés mardi et mercredi

Et la semaine à venir ne s’annonce pas plus tranquille. Mardi et mercredi, la canicule va encore perturber la circulation : « Deux allers-retours seront supprimés le 1er juillet. L’information tombe au compte-goutte. Dimanche, l’appli SNCF affichait des suppressions pour lundi, mardi, mercredi… Puis plus que mardi, puis mardi et mercredi à nouveau. C’est impossible de s’organiser ! »

De son côté, la CGT cheminots confirme : « À compter de mardi, la SNCF supprime les Intercités 5966, 5970, 5959 et 5963 au motif que les climatisations des rames ne supportent pas la chaleur. C’est tragiquement absurde ! Le train devient un moyen de transport ultra-fragile : il ne roule pas s’il fait chaud, s’il pleut, s’il neige ou si les feuilles tombent… » Le syndicat dénonce « un outil de production rogné jusqu’à l’os » et exige le rétablissement rapide du service, avec davantage de moyens humains et matériels.

Pendant ce temps, la SNCF vante auprès de la presse ses futures rames « Oxygène » qui n’arriveront pourtant que dans deux ans. Une perspective qui fait bondir les voyageurs de la ligne Clermont-Paris. « Ils sont déjà en 2027. Nous, on est encore bloqués en 2025 », ironise le collectif.