C’est ce 1er juillet qu’entre en vigueur la taxation européenne progressive sur les importations d’engrais des engrais azotés russes et bélarusses. Adoptée définitivement le 12 juin dernier, la mesure va faire passer la tonne, en 2025-2026, de 45 euros à 95 euros en 2027-2028. Le but de cette taxe vise à priver la Russie d’une manne financière, alors que le pays poursuit sa guerre contre l’Ukraine.

Mais le sujet est inflammable pour les agriculteurs du continent, qui craignent une explosion des prix. Car l’Europe est dopée aux engrais russes. Avec 6,2 millions de tonnes en 2024, et déjà près de 2 millions depuis début 2025, le « made in Russia » représente un quart des importations de fertilisants, selon les données de la Commission européenne.

« Concurrence déloyale exacerbée » de la Russie

Face à ces craintes, la Commission européenne souhaite rassurer les agriculteurs, leur promettant de suspendre – en cas de trop forte inflation – les taxes sur les engrais importés d’autres régions.

Notre rubrique Engrais

Quant aux fabricants français d’engrais, rassemblés au sein de l’Union des industries de la fertilisation (Unifa), ils ont déclarés être « prêts à produire plus ». « Aujourd’hui, 10 à 20 % de la production de nos sites européens sont à l’arrêt » en raison de la « concurrence déloyale complètement exacerbée » d’engrais russes, « qui ont envahi » le marché européen depuis trois ans, a déclaré, le 18 juin, Delphine Guey, présidente de l’Unifa.

« La Russie est en économie de guerre, elle vend ses engrais 15 % moins cher », a-t-elle poursuivi, rappelant que l’Europe dépendait encore de la Russie pour un quart de ses achats de fertilisants. « Ces taxes vont nous permettre de relancer la production en Europe » sans craindre de concurrence trop forte, a affirmé la présidente de l’Unifa.