Par
Michel Seimando
Publié le
11 avr. 2025 à 19h16
Les élus du conseil départemental des Yvelines ont voté à l’unanimité, ce vendredi 11 avril 2025, un avis contre l’extension de la zone à faible émission (ZFE) à l’ensemble de l’Île-de-France.
La ZFE commence à avoir du plomb dans l’aile. Le mercredi 26 mars 2025, un amendement visant à supprimer cette mesure a été adopté par les députés en commission spéciale à l’Assemblée nationale.
Ce vendredi matin, dans leur avis, les élus yvelinois disent vouloir s’opposer aux « nouvelles mesures qui accentuent les inégalités sociales et les fractures territoriales ».
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Crit’air 3 depuis le 1er janvier 2025
Depuis 2021, une ZFE est active sur le périmètre de la Métropole du Grand Paris (MGP). Elle concerne 77 communes et est délimitée par l’A86 (non incluse).
La loi Climat et Résilience a donné la compétence à la MGP pour instaurer cette ZFE. La circulation des véhicules les plus polluants, dotés d’une vignette Crit’Air 4, 5 et non classés, y est restreinte de 8 h à 20 h. Tous les jours pour les poids lourds et du lundi au vendredi pour les autres.
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Depuis le 1er janvier 2025, la restriction a été renforcée pour être étendue aux véhicules Crit’air 3 (moteurs diesels immatriculés jusqu’en 2010 et essence jusqu’en 2005), et devrait se poursuivre, en 2028, pour les Crit’Air 2 (intégralité des véhicules diesels et essence jusqu’en 2010).
Les automobilistes lourdement impactés
« En Île-de-France, avec près de 50 % des trajets quotidiens réalisés en voiture, les automobilistes – et en premier lieu ceux de grande couronne devant se rendre dans la Métropole du Grand Paris – vont être lourdement impactés par cette mesure », dénoncent les élus du Département des Yvelines.
« Les Yvelinois qui habitent notamment en zone rurale ne peuvent pas toujours prendre les transports en commun dont les conditions sont déjà dégradées (ponctualité des RER et Transiliens), sans parler des conditions de rabattement vers les gares de la grande couronne qui sont insatisfaisantes à ce jour. »
Le Département
La circulation des véhicules les plus polluants, dotés d’une vignette Crit’Air 4, 5 et non classés, est restreinte de 8 h à 20 h, tous les jours pour les poids lourds et du lundi au vendredi pour les autres. ©cybermalveillance.gouv.frLes plus fragiles en difficulté
Pour les Yvelines, « l’extension du dispositif de ZFE [mettrait] en difficulté de nombreux habitants, artisans ou salariés qui n’ont d’autre solution que d’utiliser quotidiennement leur véhicule pour remplir leurs obligations familiales et professionnelles ».
« Ces derniers ne peuvent par ailleurs bénéficier d’aucune aide financière incitative pour changer de véhicule, avec l’arrêt de la prime à la conversion et la baisse drastique du bonus écologique en décembre 2024 », souligne aussi le Département.
« La ZFE, c’est la zone à fort emmerdement. »
Pierre Bédier, président du conseil départemental des Yvelines
« Une ségrégation des territoires ruraux »
Les élus critiquent un renforcement de cette ZFE (qui) va créer « une ségrégation durable des territoires ruraux non desservis par les transports en commun, dont les automobilistes ne pourront plus se rendre librement dans le cœur de l’agglomération parisienne ».
Par ailleurs, le Département déplore que « les études d’impact socio-économiques soient restreintes au seul périmètre de la Métropole du Grand Paris, excluant les territoires de la grande couronne, pourtant les premiers concernés ».
Une accentuation des inégalités sociales et des fractures territoriales.
Pour ces raisons, ils concluent qu’en « l’absence d’alternatives efficaces en faveur de la mobilité durable et généralisée », le Département réaffirme la nécessité de suspendre immédiatement le renforcement des « Zones à Faible Émission », car elles ne font qu’accentuer les inégalités sociales et les fractures territoriales.
Des arguments qui rejoignent le combat mené par l’association 40 Millions d’automobilistes, qui appellent les sénateurs à rejeter le développement des ZFE en France.
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