Velvet, nom commercial du nouvel opérateur Proxima, ambitionne de desservir à grande vitesse les plusieurs villes de l’axe Atlantique avec ses 12 rames commandées à Alstom.

Connu jusqu’à présent sous son nom de projet, Proxima a dévoilé ce mardi à la presse le nom commercial de ses futurs trains : Velvet. Première compagnie française indépendante à se lancer sur la grande vitesse ferroviaire, Velvet prépare son arrivée sur l’axe Atlantique au second semestre 2028. Un concurrent de plus pour la SNCF, dont les TGV inOui et Ouigo circulent depuis quelques années aux côtés des Frecciarossa de Trenitalia et des AVE de Renfe.

À l’inverse des rivaux italien et espagnol présents sur l’axe Sud-Est et Méditerranée, Velvet («velours» en français) veut s’imposer dans l’ouest de la France sur l’axe Atlantique. L’opérateur a l’intention de se lancer sur trois lignes : Paris-Bordeaux, Paris-Angers-Nantes et Paris-Rennes, sans arrêt intermédiaire.

12 rames livrées à partir de 2028

Ces trajets présentent un «déséquilibre jamais vu entre l’offre et la demande», observe Rachel Picard, cofondatrice de Velvet et ancienne patronne des TGV et Intercités à la SNCF. D’après elle, «15% des gens qui veulent voyager sur ces axes ne le peuvent pas car ils ne trouvent pas de place. Si rien n’est fait, cette proportion atteindra 25% en 2030.» Velvet promet de proposer dix millions de sièges par an. Le réseau Atlantique ne borde aucune frontière, ce qui limite les risques d’implantation d’un opérateur étranger, ajoute la dirigeante de Velvet pour justifier son choix.

«On est juste dans le bon timing», se réjouit Tim Jackson, directeur du développement de Velvet et ancien dirigeant des activités de la RATP en Grande-Bretagne. Depuis la fin du Covid, «le trafic reprend très fort et il y a une pénurie d’offre et de capacité en France», détaille-t-il. Pour combler le manque de capacités, Velvet a commandé auprès d’Alstom 12 rames Avelia Horizon, un modèle à deux étages identique au futur TGV M de SNCF Voyageurs. Ces trains seront livrés au rythme d’un par mois à partir de 2028.

L’axe Atlantique très convoité par les concurrents

La première rame motrice de Velvet est sortie de l’usine Alstom de Belfort en juin 2024. Les voitures voyageurs sont quant à elles en production à La Rochelle.
ALSTOM SA 2025

Services à bord, fréquences, prix… Il est trop tôt pour connaître dans les détails l’offre commerciale qui sera proposée par Velvet. Ses fondateurs affirment simplement que ce ne sera pas du low-cost, comme avec Ouigo, lancé d’ailleurs par Rachel Picard. Après avoir levé un milliard d’euros en juin 2024, l’opérateur n’en est qu’à l’étape de la production des rames. Une motrice peinte aux couleurs de la marque (vert profond et lilas) est déjà sortie de l’usine Alstom de Belfort, tandis que la production des voitures voyageurs est en cours sur le site de La Rochelle.

Velvet prévoit de commencer les essais en 2026, avant une livraison de la première rame dans l’atelier de maintenance de Marcheprime, près de Bordeaux, en 2028. Ce technicentre, en cours de construction, est entièrement financé par Lisea, le gestionnaire privé de la ligne à grande vitesse entre Tours et Bordeaux, pour un montant de 200 millions d’euros.

Lisea table aussi sur l’ouverture à la concurrence pour attirer de nouveaux acteurs dans ce centre de maintenance flambant neuf. Parmi eux, la compagnie Le Train souhaite également investir le «Grand Ouest» et assurer des liaisons intra et interrégional à grande vitesse entre Bordeaux, Tours, Angers, Nantes et Rennes. Mais faute d’avoir commandé des rames, son objectif de lancement en 2027 semble compromis.

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