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Kim Jong Un a a placé un drapeau nord-coréen sur l’un des cercueils lors d’une grande cérémonie d’hommage aux soldats tombés sur le front ukrainien en soutien à l’invasion russe.
INTERNATIONAL – La Corée du Nord avait longtemps nié son intervention en Ukraine aux côtés de l’armée russe, avant de la confirmer seulement au printemps dernier. En ce début de semaine, le dictateur Kim Jong Un a franchi un cap en reconnaissant que son pays avait connu des pertes humaines sur le front.
Les médias d’État nord-coréens ont diffusé pour la première fois ce mardi 1er juillet les images d’une grande cérémonie de restitution des dépouilles de soldats tombés sur le front ukrainien. Visiblement ému, le leader se tenait aux côtés de la ministre russe de la Culture, Olga Lioubimova, et a placé un drapeau nord-coréen sur l’un des cercueils. Des artistes nord-coréens ont également réalisé des performances en hommages aux militaires disparus, rapporte The Guardian.
La vidéo diffusée par l’agence d’État KCNA a montré également des images de soldats nord-coréens sur le champ de bataille. Ces images de propagande étaient accompagnées de légendes telles que : « Oh, nos héros, brillants, brillants, brillants, brillants, brillants, brillants, brillants. »
Changer le récit
La télévision d’État a aussi montré des participants nord-coréens et russes fondant en larmes pendant la cérémonie, organisée dans un théâtre de Pyongyang à une date inconnue. « Kim Jong Un et d’autres responsables, dont son influente sœur Kim Yo-jong et la ministre des Affaires étrangères Choe Son-hui portent des vêtements d’hiver, ce qui suggère que les restes des soldats pourraient avoir été rapatriés au Nord il y a plusieurs mois », souligne The Guardian. Kim Jong Un y a assisté en compagnie de sa fille adolescente Ju Ae, que de nombreux analystes considèrent comme sa probable successeure.
Toutefois, l’AFP souligne qu’Olga Lioubimova se trouvait à Pyongyang pour célébrer le premier anniversaire du pacte militaire signé entre la Corée du Nord et la Russie en juin 2024, qui comprend une clause de défense mutuelle.
« La Corée du Nord a probablement voulu présenter les soldats tombés au combat non seulement comme des sacrifices, mais comme faisant partie d’un récit de victoire », souligne auprès du quotidien britannique Yonhap Hong Min, chercheur principal à l’Institut coréen pour l’unification nationale. « Les images semblent avoir été diffusées après que les deux pays ont reconnu le déploiement de troupes » et l’annonce par la Russie de la reconquête de la région de Koursk.
Un contingent nord-coréen a participé, aux côtés de l’armée russe, aux combats contre les forces ukrainiennes dans cette région, en partie occupée par les troupes de Kiev depuis l’été 2024 et dont la Russie a affirmé avoir entièrement repris le contrôle fin avril.
Les images nord-coréennes ont par ailleurs montré ce que les médias d’État ont présenté comme un document par lequel Kim Jong Un a, fin 2024, « approuvé les plans opérationnels pour la libération de Koursk et donné des ordres d’attaque aux unités d’opérations spéciales ».
Selon le député sud-coréen Lee Seong-kweun, citant des informations des services de renseignement de son pays, la Corée du Nord a déployé au moins 18 000 soldats en deux phases pour soutenir la Russie dans sa guerre contre l’Ukraine, et environ 600 d’entre eux ont été tués et des milliers d’autres blessés. Le régime de Kim Jong Un a également fourni « de grandes quantités de munitions » à la Russie, rappelle The Guardian.