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« Diminuer le nombre de comprimés dans les boîtes, c’est réduire le risque d’utilisation prolongée et donc celui de dépendance », justifie l’ANSM.
SOMMEIL – Moins de comprimés pour lutter contre l’insomnie. L’Agence nationale de la sécurité du médicament (ANSM) a annoncé le 30 juin la réduction du nombre de comprimés dans les nouvelles boîtes de médicaments de la classe des benzodiazépines, prescrits dans l’insomnie, pour enrayer « un mésusage persistant » en France.
L’ANSM a demandé aux laboratoires qui commercialisent la zopiclone, le zolpidem et le nitrazépam de distribuer des nouvelles boîtes qui devront contenir « moins de comprimés, entre cinq et sept, ce qui correspond à un traitement d’une semaine », selon un communiqué.
« Ces médicaments font l’objet d’un mésusage persistant. Ils sont notamment souvent utilisés au-delà de la durée de traitement recommandée, qui va de quelques jours à trois semaines », souligne l’autorité sanitaire. Or le risque de dépendance augmente avec la dose et la durée du traitement.
Réduire le risque de dépendance
« Diminuer le nombre de comprimés dans les boîtes, c’est réduire le risque d’utilisation prolongée et donc celui de dépendance », justifie l’ANSM. Les médicaments appartenant à la classe des benzodiazépines traitent les symptômes des troubles du sommeil, mais pas leurs causes.
Utilisées dans l’insomnie, « ces benzodiazépines ne doivent être prescrites que pendant une courte durée, de quelques jours à trois semaines, en raison du risque de dépendance, du risque d’effets pouvant altérer la conduite, mais également de troubles de la mémoire et de chute », détaille l’ANSM.
L’agence rappelle « aux médecins de prescrire ces médicaments sur de courtes durées » et invite « les pharmaciens à dispenser ces petits conditionnements dès lors que la durée de traitement le permet ».
Selon les chiffres de Santé Publique France, entre 30 et 50 % des adultes en France déclarent la présence d’un trouble du sommeil. La prévalence de l’insomnie concerne entre 15 et 20 % de la population. Les femmes déclarent systématiquement plus de troubles du sommeil que les hommes.