LE POINT SUR LA SITUATION – Les appels à un cessez-le-feu se poursuivent. Yaïr Lapid, chef de l’opposition en Israël affirme que la guerre «ne fait que causer des dommages sur le plan sécuritaire, politique et économique».
Malgré des appels renouvelés à un cessez-le-feu à Gaza, les secouristes locaux ont fait état lundi 30 juin de 51 morts, dont 24 dans un café internet, lors de plusieurs opérations de l’armée israélienne. La rapidité avec laquelle s’est achevée la guerre de 12 jours entre Israël et l’Iran a ravivé l’espoir d’un arrêt des combats à Gaza, également dévastée par une catastrophe humanitaire pour ses quelque deux millions d’habitants. Benyamin Netanyahou se rendra à la Maison-Blanche le 7 juillet. Le Figaro fait le point sur la situation à Gaza.
Mort d’un jeune Palestinien détenu en Israël
Les autorités palestiniennes ont annoncé lundi la mort d’un Palestinien de 22 ans détenu depuis plus d’un an en Israël, où les prisonniers subissent selon elles des «crimes systémiques» dans des conditions de détention dangereuses. Elles ne précisent pas les circonstances de sa mort, mais soulignent que Lo’ay Faiçal Nasrallah, emprisonné depuis mars 2024 sous le régime de la détention administrative, ne souffrait auparavant d’aucun problème de santé selon sa famille.
Lo’ay Faiçal Nasrallah était incarcéré dans la prison du Néguev, dans le sud d’Israël, connue comme un foyer de propagation de la gale. Sa mort porte à 73, selon le décompte de deux entités palestiniennes, le nombre de Palestiniens morts en détention en Israël depuis le début de la guerre à Gaza déclenchée par l’attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas sur le sol israélien le 7 octobre 2023.
Frappes et dizaines de morts lundi
Mais sur le terrain, Israël continue son offensive dans le but de détruire le mouvement islamiste palestinien Hamas. Selon la Défense civile gazaouie, une frappe aérienne israélienne a fait à elle seule 24 morts et des dizaines de blessés lundi dans un établissement en bord de mer de la ville de Gaza, appelé «Al-Baqa».
«Il y a toujours beaucoup de monde à cet endroit, qui propose des boissons, des espaces pour les familles et un accès à internet», a raconté à l’AFP Ahmed Al-Nayrab, 26 ans, qui se trouvait sur une plage à proximité avec des amis lorsqu’il a entendu une «énorme explosion». «C’était un massacre», a-t-il poursuivi. «J’ai vu des morceaux de corps voler partout, des cadavres déchiquetés et brûlés. Une scène à glacer le sang. Tout le monde criait. Les blessés hurlaient à l’aide, les familles pleuraient leurs morts».
La Défense civile avait annoncé plus tôt dans la journée la mort de 27 personnes dans plusieurs frappes et tirs de l’armée israélienne. Parmi elles, 11 ont été «tuées près de points de distribution d’aide dans le centre et le sud du territoire», a affirmé à l’AFP Mahmoud Bassal, porte-parole de cette organisation de premiers secours.
Appels à un cessez-le-feu
Les appels à un cessez-le-feu à Gaza se poursuivent pourtant depuis la trêve du 24 juin dans la guerre de 12 jours entre Israël et l’Iran. «L’État d’Israël n’a plus aucun intérêt à poursuivre la guerre à Gaza, elle ne fait que causer des dommages sur le plan sécuritaire, politique et économique», a déclaré le chef de l’opposition Yaïr Lapid, affirmant que l’armée partageait son point de vue.
Le ministère des Affaires étrangères du Qatar, pays central dans les derniers pourparlers indirects entre le Hamas et Israël, a réaffirmé que «les conditions (étaient) réunies pour aller de l’avant et reprendre les négociations». «Nous faisons désormais face à l’achèvement de la campagne à Gaza et à la réalisation de ses objectifs, au premier rang desquels la libération de tous les otages et la défaite du Hamas», a dit le ministre israélien de la Défense Israël Katz lors d’une réunion avec le premier ministre Benyamin Netanyahou et l’état-major de l’armée.
Alors que Donald Trump a assuré vendredi qu’un cessez-le-feu était «proche» à Gaza, le ministre israélien des Affaires stratégiques Ron Dermer se trouve à Washington cette semaine pour des discussions avec des représentants américains. Or, Washington a annoncé lundi la vente pour 510 millions de dollars à Israël de kits de guidage de bombes.