Le concert déroule ses deux heures ou presque de musique en conjuguant tout à la fois éclectisme du répertoire et exigence d’interprétation. D’une certaine manière, La Force du Destin , en ouverture, la Pavane pour une infante défunte – d’un calme olympien, et la Symphonie n°8 de Dvořák font partie des incontournables.

Mais l’affiche donne aussi à entendre une captivante découverte : une Symphonie concertante  pour deux bassons d’un certain Johann-Evangelist Brandl, compositeur oublié, dont on a exhumé il y a seulement dix ans la partition à… Munster.

Virevoltantes parties solistes

En professionnels avertis, Robin Auburtin et Jean-Christophe Dassonville, premiers bassons de l’Orchestre philharmonique de Strasbourg (OPS), se chargent d’en exécuter les virevoltantes parties solistes, dans un constant et virtuose entrelacs, accompagnés par un tutti aux ponctuations vigoureuses de style mozartien. L’exposition, si rare, et donc bien venue, de l’instrument à anche double, sonne comme une démonstration.

L’orchestre laisse entrevoir dans le répertoire savant, et en particulier dans la périlleuse partition de Dvořák, l’engagement plein de ses troupes autant que la hauteur de vue de son chef. Le discours musical se déploie avec clarté et dévoile des plans sonores contrastés relevés par de belles respirations. Le geste de Winkler est solide et confiant. L’orchestre peut gagner encore en trouvant un meilleur équilibre entre vents et cordes, ces dernières parfois timides.

Disney et Abba au programme

L’Orchestre des jeunes de Strasbourg (OJS) ne déroge pas à ses habitudes en proposant une dernière partie de concert festive et ouverte sur les musiques actuelles. Si les extraits du film Raiponce  de Disney, arrangés par Winkler et de la comédie musicale Chicago, figurent sur l’affiche, le medley emprunté au groupe disco Abba est exécuté en rappel pour le plus grand plaisir d’un public qui se lève pour crier sa joie !

À la fin de la première partie, les deux bassonistes bissaient un arrangement de Zitti zitti piano pian o, extrait du Barbier de Séville de Rossini. Les chansons d’Abba jouées en rappel étaient Dancing Queen , Mamma Mia et The Winner takes it all.